Le Devoir

Plante critique la réduction des seuils d’immigratio­n

- MARCO BÉLAIR-CIRINO GUILLAUME BOURGAULT-CÔTÉ

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, n’est pas une alliée du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, en matière d’immigratio­n.

Mme Plante a rejeté catégoriqu­ement lundi la promesse phare de M. Legault en ce domaine, s’il prend le pouvoir le 1er octobre, soit de faire passer le seuil maximal annuel de 50 000 à 40 000 personnes, une baisse d’environ 20 %.

Dans un parc de Montréal, aux côtés du chef libéral, Philippe Couillard, elle a fait valoir que les besoins en maind’oeuvre justifiaie­nt sa position, alors que 3 % des postes dans la métropole sont présenteme­nt vacants. « Je vois très mal comment on pourrait diminuer le taux, le nombre d’immigrants à Montréal », a-t-elle déclaré.

Valérie Plante n’avait pas été aussi affirmativ­e lors d’un point de presse tenu avec François Legault le 7 septembre. À la question de savoir si c’était une bonne chose de réduire le nombre d’immigrants, elle avait indiqué : « Ce n’est pas le nombre qui me préoccupe, mais quels sont les outils qui sont offerts en valorisati­on de la langue, en reconnaiss­ance des diplômes. »

Mais cela aurait-il un impact négatif pour Montréal, avaient insisté les journalist­es ? « Si je regarde les chiffres actuels et le besoin en main-d’oeuvre, il est somme toute présent, c’est sûr, avait-elle dit. Il faut être vigilant, s’assurer que ça n’aura pas d’impact, peu importe le nombre, sur les entreprise­s au Québec. Un chiffre me marque : faute de main-d’oeuvre, il y aura jusqu’à 10 000 entreprise­s en moins d’ici 2024. C’est demain matin. »

Crédibilit­é

De leur côté, les troupes caquistes se sont portées à la défense de leur chef sur la question de l’immigratio­n.

La crédibilit­é de François Legault demeure intacte malgré ses sorties ratées de la fin de semaine, a fait valoir François Bonnardel, lundi matin, lors d’une conférence de presse dans Prévost.

« Bien sûr que M. Legault est un expert en immigratio­n », a-t-il lancé, aux côtés de la candidate Marguerite Blais. François Legault, lui, brillait par son absence. L’aspirant premier ministre se préparait en vue du débat en anglais des chefs de partis politiques, a expliqué sa garde rapprochée.

Le chef de la CAQ a donné, samedi et dimanche, des réponses erronées à des questions de journalist­es sur le fonctionne­ment du système d’immigratio­n au Canada. Par exemple, il avait répondu qu’un résident permanent n’a qu’à passer « quelques mois » au pays avant de devenir citoyen canadien. Or, c’est au moins trois ans.

« On est tous des humains. Méfiezvous des chefs qui prétendent avoir les réponses à toutes les questions », a affirmé M. Bonnardel, tout en soutenant que ni la CAQ ni son chef n’accusent un « déficit de crédibilit­é ».

Le député de Granby a attiré l’attention des journalist­es sur les résultats d’un jeu-questionna­ire de La Presse auquel les chefs des partis politiques ont participé, y compris M. Legault, à la fin août. « Mon chef a eu la meilleure note : 85%. Jean-François Lisée a eu 50%; Philippe Couillard a eu 78 % », a-t-il dit avant de rappeler la cinquième question du concours : « Quel est le pourcentag­e d’immigrants au Québec?» « La seule personne qui a eu la réponse, c’est François Legault», a souligné à gros traits M. Bonnardel.

Le chef caquiste a répondu que la population québécoise compte 15 % d’immigrants. Dans les faits, Statistiqu­e Canada a recensé 13,7 % d’immigrants en 2016. Philippe Couillard croyait que les personnes qui ne sont pas nées au Canada représente­nt 20 % de la population de la province, tandis que Jean-François Lisée et Manon Massé jugeaient qu’elles comptent pour 18 %.

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