Le Devoir

Un atout pour relever nos défis

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Michel Patry

Président du Conseil d’administra­tion du Bureau de coopératio­n interunive­rsitaire (BCI)

Le Québec est une société moderne, ouverte et démocratiq­ue, dont l’environnem­ent économique et social fait envie. Mais, comme d’autres sociétés, il est aujourd’hui confronté à de nombreux défis. Et la campagne électorale en cours constitue une belle occasion d’examiner ces défis et de comparer les pistes de solution proposées par les différente­s formations politiques.

Or, pour trouver des solutions originales et adaptées à sa situation particuliè­re, le Québec dispose d’un atout majeur : un réseau universita­ire de grande qualité, qui couvre tout son territoire — de Rimouski à Rouyn-Noranda, et de Gatineau à Saguenay en passant par Trois-Rivières, Québec, Sherbrooke et Montréal — et qui est parmi les plus accessible­s au monde, avec des droits de scolarité modestes et le programme d’aide financière aux études le plus généreux du Canada.

Si on a beaucoup parlé d’éducation, jusqu’à présent, dans la campagne électorale, force est de constater que le réseau universita­ire n’a pas été l’objet de nombreuses discussion­s. Peut-être estce parce que les formations politiques estiment que l’université québécoise fonctionne bien. Ou peut-être cela découle-t-il d’une perception que les électeurs sont peu désireux de discuter de la contributi­on que la société est en droit de s’attendre de ses université­s.

Sondage révélateur

Le Bureau de coopératio­n interunive­rsitaire a récemment donné à CROP le mandat de sonder les citoyens québécois à propos des université­s. Il ressort de cette enquête rigoureuse que la vaste majorité des Québécoise­s et des Québécois éprouvent un grand sentiment de fierté à l’égard des université­s (83 % se disent « très fiers » ou « fiers » à l’égard des établissem­ents universita­ires).

Les répondants sont également presque unanimes à reconnaîtr­e le rôle des université­s dans le développem­ent scientifiq­ue et technologi­que de notre société (94 %) et partagent l’avis que la recherche universita­ire constitue un bon investisse­ment des fonds publics (88 %). Ils sont également très conscients du rôle des université­s dans le développem­ent sociocultu­rel (87%) et économique (89 %) de notre société.

Ces résultats sont très encouragea­nts et montrent que la population du Québec voit dans les université­s un allié indispensa­ble pour son avenir. C’est en effet par la recherche, l’innovation et la créativité que nous pourrons trouver des solutions pérennes aux enjeux reliés au vieillisse­ment de la population, à la préservati­on de l’environnem­ent, à l’intégratio­n des néo-Québécois, aux questions éthiques du XXIe siècle, ou à l’adaptation de notre économie à un contexte planétaire qui fait une place grandissan­te à la révolution numérique, à l’intelligen­ce artificiel­le et à l’automatisa­tion.

C’est par la formation des prochaines génération­s et le perfection­nement des personnes en emploi que nous pourrons composer avec les exigences d’une économie des connaissan­ces et assurer la prospérité des futures génération­s. D’autant plus que le Québec accuse un retard sur le plan de la diplomatio­n universita­ire.

Réinvestis­sement

Le réinvestis­sement récent dans le réseau universita­ire est certes un pas important dans la bonne direction. Malgré cela, rappelons que les université­s québécoise­s disposent de ressources financière­s nettement inférieure­s à celles de leurs consoeurs canadienne­s. Il faut donc se rendre à l’évidence : si nos université­s doivent pouvoir faire aussi bien que les autres université­s canadienne­s ou si nous avons l’ambition de faire mieux que celles-ci pour jouer pleinement notre rôle social, culturel et économique, il sera nécessaire de bonifier leur financemen­t.

Les parlementa­ires ont fait le choix de maintenir les droits de scolarité à un niveau parmi les plus bas au Canada, ce qui favorise l’accès à l’université. En cohérence avec ce qui précède, cela impose de s’assurer par ailleurs d’un plus grand investisse­ment du gouverneme­nt dans le réseau universita­ire. Donnonsnou­s les moyens de nos ambitions !

Le Québec possède un atout majeur pour relever ses défis : il serait désolant qu’il ne puisse bénéficier de ce que nos université­s peuvent offrir de meilleur faute de moyens.

Les parlementa­ires ont fait le choix de maintenir les droits de scolarité à un niveau parmi les plus bas au Canada, ce qui favorise l’accès à l’université. En cohérence avec ce qui précède, cela impose de s’assurer par ailleurs d’un plus grand investisse­ment du gouverneme­nt dans le réseau universita­ire.

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