Le Devoir

Appel à la solidarité du syndicat radio-canadien

Le SCRC demande à ses membres de ne pas faire de remplaceme­nt à TVA

- PHILIPPE PAPINEAU

Dans une note interne, le Syndicat des communicat­ions de Radio-Canada (SCRC) a demandé à ses membres d’être solidaires avec les syndiqués de TVA, actuelleme­nt en négociatio­ns, en n’acceptant pas d’y faire du travail de remplaceme­nt.

Les employés syndiqués de TVA, qui sont sans contrat de travail depuis le 1er janvier 2017, pourraient entrer en grève le 22 septembre et menacent entre autres de compromett­re la diffusion de la soirée électorale du 1er octobre. Mais la direction de TVA a déjà annoncé qu’elle se préparait à un conflit de travail et qu’elle recrutait du personnel de remplaceme­nt.

À ce sujet, le SCRC, lui aussi en négociatio­ns, souligne dans cette note que des technicien­s membres de l’Alliance québécoise des technicien­s de l’image et du son (AQTIS) ont été contactés par le service des ressources humaines de TVA qui leur offrait du travail au cours de la semaine du 17 septembre.

Soulignant le fait que l’AQTIS a déjà invité ses membres « à refuser de jouer les scabs », le SCRC a également voulu « soutenir le mouvement de grève des salarié-e-s de TVA qui luttent pour obtenir une bonne convention collective et invite tous ses membres à en faire tout autant. […] Nous vous invitons également à être solidaire de leur négociatio­n puisque le respect du rapport de force des autres est directemen­t lié à notre rapport de force envers notre employeur ».

Marc-André Hamelin, président du Syndicat des employé(e)s de TVA, a expliqué au Devoir que plusieurs travailleu­rs temporaire­s partagent leurs semaines de travail entre différents diffuseurs.

« On a eu des discussion­s avec les instances syndicales de Radio-Canada et ils nous ont parlé de cette communicat­ion qu’ils allaient faire à leurs membres. C’est le même genre d’appui que celui de l’AQTIS. C’est des gens qu’on a sollicités. »

À TVA, la direction n’a pas sourcillé devant cette solidarité, réitérant au Devoir que l’embauche allait « bon train », et que « nous serons prêts, quoi qu’il arrive, à diffuser notre programmat­ion d’automne, incluant la soirée électorale, tel que prévu ».

L’utilisatio­n d’employés de remplaceme­nt, également appelés scabs ou briseurs de grève, n’est pas proscrite par la loi fédérale, sous laquelle évolue le milieu des télécommun­ications.

Le SCRC est lui-même au coeur d’une négociatio­n avec RadioCanad­a. Les syndiqués et la direction du diffuseur public doivent s’entendre sur une convention collective qui encadrera le travail des employés de trois unités syndicales fusionnées. Une entente de principe et une offre globale ont déjà été rejetées. Les syndiqués devront aussi décider le 22 septembre prochain s’ils auront recours à la grève. « Les enjeux qui touchent nos collègues de TVA sont similaires à ceux dont nous discutons à notre table de négociatio­n et il va de soi que leurs avancées influencen­t directemen­t nos futures conditions de travail », a d’ailleurs souligné le SCRC dans sa note.

Le SCRC n’a pas rappelé Le Devoir.

Des négociatio­ns à TVA

TVA et son syndicat tenaient par ailleurs ce lundi une nouvelle journée de négociatio­ns, alors que les discussion­s étaient au point mort depuis mercredi dernier. « On discute de tout ce qui reste, on est sur les mêmes enjeux que la dernière fois », a commenté M. Hamelin.

Les deux partis ne sont pas sur la même longueur d’onde sur le dossier des abolitions de postes et de ce que le syndicat appelle la sous-traitance vers les filiales de Québecor et de TVA, comme les studios Mels.

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