Le Devoir

Transat fait don de 500 000 $ au Devoir pour développer le reportage internatio­nal

Le quotidien centenaire reçoit du Groupe Transat le plus important don de son histoire afin de lui permettre d’élargir sa couverture des événements étrangers, au cours des cinq prochaines années

- PHILIPPE PAPINEAU

Dans un geste philanthro­pique, l’entreprise touristiqu­e Transat a annoncé mardi un don au Devoir de 100 000 $ par année pendant cinq ans destiné au journalism­e internatio­nal. Son président et chef de la direction, Jean-Marc Eustache, a précisé que ce geste n’est animé par « aucun but commercial ».

Ces sommes substantie­lles serviront à couvrir les frais de production des reportages, comme les frais de transport, d’hébergemen­t, des fixers qui aident les journalist­es sur le terrain. C’est toutefois Le Devoir qui paiera les salaires des employés ou les cachets des collaborat­eurs.

« Pour moi, contribuer à un fonds qui permettra à des journalist­es du Devoir de partir à l’étranger, c’est aider le Québécois à mieux comprendre les grands enjeux internatio­naux», a expliqué M. Eustache en conférence de presse.

La compagnie spécialisé­e dans le voyage offrira donc 500 000 $ sur cinq ans au Devoir, mais Jean-Marc Eustache assure que l’entreprise « n’aura aucune influence [sur] le choix ou le traitement des sujets », précisant que les journalist­es n’auront pas à voyager sur les ailes de sa compagnie aérienne.

« J’ai envie d’ouvrir les pages de mon journal papier et d’y lire des articles rédigés par des journalist­es d’ici qui expliquent ce qui se passe ailleurs et qui ont du sens avec notre réalité d’ici. »

Le montant est le plus grand don de l’histoire de la philanthro­pie au Devoir, a précisé le directeur du journal, Brian Myles. « Et ça va se faire dans les règles de l’art journalist­ique. Ce n’est pas de la publicité native, ce n’est pas de la commandite, c’est vraiment un don qu’on

Permettre à des journalist­es de partir à l’étranger, c’est aider les Québécois à comprendre les enjeux internatio­naux

va administre­r par l’intermédia­ire de Marie-Andrée Chouinard, la rédactrice en chef du Devoir, et qu’on va utiliser en vertu de nos règles internes. On va le faire en suivant notre politique d’informatio­n. »

Le président du Syndicat de la rédaction du Devoir, Guillaume BourgaultC­ôté, s’est réjoui de « cette liberté éditoriale », et que « partant de là, le partenaria­t nous semble très porteur, autant pour les journalist­es que pour les lecteurs et Le Devoir ».

M. Myles a estimé que de 70 à 100 articles internatio­naux pourraient être financés par ce nouveau Fonds pour le journalism­e internatio­nal Transat-Le

Devoir. Le contenu sera papier, mais aussi décliné « sur toutes les plateforme­s », a précisé le directeur.

Un deuxième fonds

C’est la deuxième initiative venant en aide au journalism­e internatio­nal qui voit le jour en moins de deux semaines. Le Fonds québécois en journalism­e internatio­nal (FQJI) a récemment été lancé à Montréal et accordera annuelleme­nt plus de 75 000 $ de bourses aux reporters québécois « pour la réalisatio­n de reportages originaux à travers le monde ». Pour se financer, le FQJI a sollicité des dons auprès d’organisati­ons publiques et privées, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec, Desjardins et SNC-Lavalin.

«Je ne savais pas que ça existait [avant l’annonce], j’ai eu la surprise, a avoué Jean-Marc Eustache. Cela dit, moi, je suis un entreprene­ur, alors une, deux ou trois [entités] qui font la même chose, ça ne me dérange pas du tout, au contraire, ça peut créer un enchaîneme­nt. »

Le directeur du Devoir a souligné que le quotidien de la rue Berri était loin d’être le seul où l’informatio­n internatio­nale était « le parent pauvre ». «Alors, le fonds constitué récemment va profiter à d’autres médias et va avoir un impact pour d’autres journalist­es, a dit M. Myles. Ce sont des offres qui sont additionne­lles, mais on est satisfaits du Fonds avec Transat et on va travailler avec ce partenaire exclusif. »

 ?? CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR ?? Le directeur duDevoir, Bryan Miles, et le président de Groupe Transat, JeanMarc Eustache lors de l’annonce du don versé au quotidien de la rue Berri.
CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR Le directeur duDevoir, Bryan Miles, et le président de Groupe Transat, JeanMarc Eustache lors de l’annonce du don versé au quotidien de la rue Berri.

Newspapers in French

Newspapers from Canada