Toronto a trouvé son chef
L’Orchestre symphonique de Toronto annonce la nomination de Gustavo Gimeno à compter de 2020
Le chef espagnol de 42 ans Gustavo Gimeno est le nouveau directeur musical de L’Orchestre symphonique de Toronto. Il entamera un mandat de cinq années dès la saison 2020-2021.
Gustavo Gimeno accède à un poste fort intéressant en Amérique du Nord six ans après avoir commencé la direction d’orchestre! L’ancien percussionniste solo de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, qui l’a engagé en 2001, est devenu l’assistant de Mariss Jansons en 2012 et a eu l’occasion de l’y remplacer en février 2014, dirigeant ses anciens collègues. Sa carrière a alors démarré en flèche, puisqu’en mai de la même année, il remplaçait Lorin Maazel lors d’une tournée à la tête du Philharmonique de Munich. Le mois suivant, il était nommé directeur musical de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, auquel un contrat le lie jusqu’en 2022.
Au Luxembourg, les prestations de Gustavo Gimeno ont été enregistrées par l’étiquette de disques PentaTone, qui a publié sous sa direction les Symphonies n° 1 de Bruckner et de Chostakovitch, la 4e Symphonie de Mahler et Daphnis et Chloé de Ravel. Gustavo Gimeno a fait ses débuts à Toronto en février 2018 dans un programme associant le Concert romanesc de Ligeti, le Concerto pour
violoncelle de Dvorak (soliste : Johannes Moser) et la 4e Symphonie de Beethoven. Ce fut visiblement un coup de foudre.
Soulagement pour l’OSM
Gustavo Gimeno deviendra le onzième directeur musical du Toronto Symphony Orchestra (TSO), son prédécesseur, Peter Oundjian, étant nommé chef émérite. Le comité de recherche met en avant la « passion et l’imagination » du nouveau chef. Ce dernier a loué la « culture et la flexibilité » de l’orchestre.
Dans une impasse pour trouver à temps un directeur musical acceptable pour succéder à Peter Oundjian, le TSO s’était en quelque sorte acheté du temps en nommant le vénérable Andrew Davis au poste de directeur artistique intérimaire pour deux saisons (2018-2019 et 2019-2020). Cette stratégie risque probablement de s’imposer aussi au comité de l’OSM s’il compte poursuivre sa recherche avec sérénité sans précipiter les choses.
En tout cas, le fait que le « cas Toronto » soit réglé doit faire pousser un grand « ouf » de soulagement à ceux qui cherchent un chef pour Montréal. En effet, aux yeux de beaucoup d’observateurs et de musiciens (chefs et solistes) internationaux, l’écart de niveau artistique entre les deux orchestres s’est beaucoup resserré et, donc, l’intérêt des deux postes s’est assez égalisé, la situation financière, pour l’instant plus saine à Montréal, gardant toutefois un attrait supplémentaire pour la Métropole.
Gustavo Gimeno, qui parle couramment l’espagnol, l’anglais, l’italien et le néerlandais, et qui étudie le français, vit pour l’heure à Amsterdam. Il dirigera à nouveau le TSO les 29 et 30 juin 2019 dans un programme autour de de Stravinski. L’oiseau de feu