Quel hiver pour les voyagistes?
Le prix du kérosène et la valeur du dollar se feront ressentir sur leurs performances
L’hiver 2018-2019 demeure imprévisible pour les voyagistes. Sur leurs destinations soleil, Transat, Sunwing et compagnie voudront récupérer des effets des ouragans dévastateurs de septembre 2017, mais ils auront à conjuguer avec la vigueur du dollar américain et la montée du prix du carburant.
Les ouragans Irma et Maria ont fortement secoué les Caraïbes et une partie de Cuba l’an dernier. Aux dommages causés à la population et à l’infrastructure touristique locales s’ajoutait le choc aux voyagistes. Ainsi, le résultat de 4,33 millions de passagers transportés entre le Canada et les destinations soleil comptabilisé pour l’hiver 20172018 s’est retrouvé sous la capacité de quelque 4,5 millions anticipée dans les projections de l’an dernier. Dans sa présentation faite aux investisseurs la semaine dernière, Transat A.T. chiffre à 4,67 millions le nombre de sièges offerts au cours de l’hiver 2018-2019 vers le Mexique, la République dominicaine, Cuba, la Jamaïque, les Caraïbes et l’Amérique centrale. Il s’agit d’une hausse de 8 % sur les données réelles de l’an dernier, mais de 3,8% seulement sur la cible qui avait été retenue. Il y aura donc tentative de rattrapage cette année.
Toujours selon les données de Transat, Vacances Air Canada poursuit sa stratégie d’inonder le marché avec une hausse pressentie de 17 % de sa capacité vers le Sud cet hiver. Sunwing Signature arriverait deuxième avec un accroissement de 11% des sièges offerts. Suivent WestJet Vacations (+6 %) et Transat (+3 %).
Les grands voyagistes continuent à y jouer du coude. Sunwing demeure le premier vers le Sud avec 28 % du marché. Vacances Air Canada prend la deuxième position avec 25%, déplaçant Transat, qui glisse au troisième rang avec une part de 23 %. WestJet suit avec 20 %. Quant aux destinations, la ventilation observée chez Transat peut servir de référence. Ainsi, le Mexique domine avec 34 % du marché, suivi par la République dominicaine (27%) et Cuba (24 %).
L’impact du kérosène
Au-delà de cette répartition, la vigueur du dollar américain face au dollar canadien et le prix du carburant se feront davantage ressentir cette année sur la performance financière des voyagistes. Pour sa part, Transat évoque une augmentation de 3,4% de ses dépenses d’exploitation. Il estime l’impact à 35 millions sur ses résultats d’exploitation semestriels, malgré ses stratégies de couverture. Déficitaire pour Transat au fil des ans, cette période de six mois se terminant le 30 avril se traduirait en 2019 par une perte d’exploitation avoisinant les 60 millions, a présenté le voyagiste québécois.