Le Devoir

Chrystia Freeland retourne négocier à Washington

- À WASHINGTON AGENCE FRANCE-PRESSE

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, paraissait optimiste mardi avant la reprise à Washington de ses discussion­s avec le représenta­nt américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer, sur la modernisat­ion de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Mme Freeland était attendue en soirée à Washington, sans qu’un horaire exact sur sa rencontre avec l’USTR soit encore arrêté, vraisembla­blement mercredi, a indiqué son porte-parole, Adam Austen.

La ministre a quitté la capitale américaine le 11 septembre au terme d’une session de négociatio­ns intenses sur l’ALENA, jugeant un compromis « éminemment possible ». Mais les discussion­s entre les deux pays achoppent notamment sur la protection du secteur laitier canadien et sur le dispositif de règlement des litiges commerciau­x (dit chapitre 19), tous deux remis en question par le gouverneme­nt Trump.

« Bonne ambiance »

«Il vaut mieux ne pas avoir d’accord qu’un mauvais accord», a dit mardi Mme Freeland avant son déplacemen­t à Washington. «Il y a plusieurs enjeux dans cette négociatio­n et un compromis est absolument toujours possible », a-telle cependant estimé au cours d’une conférence de presse au parlement fédéral. Les négociatio­ns se déroulent « dans une bonne ambiance, il y a de la bonne volonté et de la bonne foi des deux côtés, et tout cela est très, très positif ».

«Chaque fois que nous travaillon­s ensemble, nous parvenons à régler de nouvelles choses et nous nous approchons du moment où il y aura une décision », a déclaré lundi le premier ministre Justin Trudeau, dans un entretien avec le magazine Maclean’s. « Nous n’y sommes pas encore », a cependant ajouté M. Trudeau, tout en laissant entendre qu’un accord pourrait intervenir dans les prochains « jours ou semaines ».

La renégociat­ion pour moderniser l’ALENA, qui lie depuis 1994 les économies américaine, canadienne et mexicaine, a été imposée en août 2017 par le président américain, Donald Trump, qui considère ce traité comme «le pire » de l’histoire pour avoir détruit des emplois américains, notamment dans le secteur automobile. Après plus d’un an de tractation­s intenses, les négociateu­rs américains et mexicains sont parvenus fin août à un accord. Mais pour l’heure, aucun consensus n’a été trouvé avec le Canada.

L’équipe de négociateu­rs canadiens, dirigée par Mme Freeland, a poursuivi ces derniers jours ses discussion­s avec les Américains en l’absence de la ministre canadienne. Mme Freeland ellemême est restée en contact téléphoniq­ue avec M. Lighthizer pendant cette « phase intensive des négociatio­ns », a-t-elle dit lundi.

Le président américain a laissé entendre que si aucun compromis n’était trouvé avec le Canada, l’ALENA serait remplacé par des accords bilatéraux.

Il vaut mieux ne pas avoir d’accord qu’un mauvais accord

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