Le Devoir

LES OBSERVATEU­RS

- CHRISTIANE PELCHAT

Le Devoir s’est tourné vers quatre anciens politicien­s de toutes allégeance­s pour connaître leurs impression­s sur la campagne. Aujourd’hui, l’ex-députée libérale Christiane Pelchat prend la parole. Propos recueillis par Améli Pineda. Qu’est-ce qui a le plus retenu votre attention durant la dernière semaine de campagne ?

Le sujet de l’immigratio­n, qui a pris une grande importance, et souvent pour les mauvaises raisons. Au-delà du nombre, je souhaite que l’on parle de ces femmes et de ces hommes comme des êtres humains. Oui, il y a des lacunes dans l’intégratio­n économique, particuliè­rement celle des femmes arrivantes, mais n’oublions pas que, partout au Québec, les femmes de toutes catégories sont moins en emploi que les hommes. Pour combler le déficit de main-d’oeuvre, il faut puiser dans le bassin des femmes autochtone­s, québécoise­s et des nouvelles arrivantes avant même de parler du nombre d’immigrants. Toutefois, soyons réalistes, pour renouveler la nation québécoise, car il en va de notre poids démographi­que dans le pays et pour un nationalis­me économique dynamique, l’arrivée de femmes et d’hommes d’ailleurs est incontourn­able. À quelques heures du dernier rendez-vous des chefs au

Face à face à TVA et à LCN, sur quoi doit miser Philippe Couillard pour convaincre les indécis ? Je pense que ce que les chiffres [du sondage Léger-LCN-Le

Journal] montrent, c’est qu’il a de la difficulté à attirer le vote des francophon­es. Robert Bourrassa le rappelait souvent, même si cela signifiait faire des choix difficiles, mais il disait qu’il faut être conscient de la majorité francophon­e, de se soucier d’elle, de lui parler. Je crois que M. Couillard, lorsqu’il s’adresse à la nation québécoise, doit être conscient qu’elle est en majorité francophon­e et, en ce moment, je n’ai pas l’impression que les francophon­es ont l’impression qu’il s’adresse suffisamme­nt à eux. Il devrait en appeler un peu plus aux valeurs intercultu­relles qui caractéris­ent le Parti libéral du Québec, parce qu’actuelleme­nt, j’ai plutôt l’impression qu’il est associé au multicultu­ralisme canadien. Croyez-vous que le fait d’avoir nuancé sa position sur la controvers­e « Bonjour/Hi » est un faux pas du premier ministre sortant ? Je ne crois pas que ce soit un faux pas, mais je pense qu’il doit être plus clair. Les francophon­es sont hésitants parce qu’ils se demandent si M. Couillard est là pour défendre la protection du fait français et en assurer la promotion. Je le répète, mais je pense qu’en ce moment, M. Couillard est peut-être beaucoup plus associé au multicultu­ralisme canadien et c’est certain qu’en qualifiant d’incident la controvers­e du Bonjour/Hi, il a offusqué des gens. Toutefois, il a clarifié dès le lendemain la situation en disant qu’il serait prêt à voter à nouveau pour la motion [qui prônait l’abandon de cette formule et qui a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en 2017].

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