Le Devoir

Les amitiés imaginaire­s

La websérie Georges est mort part d’une bromance pour plonger dans la psyché masculine

- LOUISE-MAUDE RIOUX SOUCY LE DEVOIR Georges est mort telequebec.tv, dès le 27 septembre

Il y a beaucoup d’idées qui se bousculent dans les deux premiers épisodes de Georges est mort. Dotée d’une distributi­on alliant relève et vieux routiers, la websérie de six épisodes s’ouvre sur les chapeaux de roues en mixant tour à tour bromance, deuil, psyché de l’homme blanc et masculinit­é exacerbée. Le tout passé au prisme d’un humour corrosif éclaboussa­nt chacune des scènes qui s’enchaînent à un rythme effréné.

La scénariste Sarah Pellerin (Mon boy, Depuis 2009) joue sciemment avec l’intrigue, hachurant son histoire en menus morceaux qui forment un casse-tête aux premiers abords un peu brouillon. Tout part d’Étienne, jeune commis d’une parfaite banalité, profondéme­nt déprimé depuis la mort de son meilleur ami, le Georges du titre. Poussé par son gérant à se reprendre en mains, ce dernier se lance mollement dans une quête qui le mènera dans des retranchem­ents insoupçonn­és.

Vulnérable, le voici presque malgré lui à la recherche d’un nouveau bro, flanqué d’une collègue de travail pour le moins colorée et d’une énigmatiqu­e entremette­use, Clara, une documentar­iste dont les desseins sont loin d’être altruistes. La réalisatio­n survoltée de Charles Grenier (Chelem, La Canadienne française), surligne la mélancolie du premier tout en grossissan­t l’aigreur de la seconde. Le contraste qui est résulte est diablement efficace. Reste le plus dur: forcer les ponts à se souder entre ces deux extrêmes. On suivra la suite avec curiosité.

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