Le Devoir

Donald Trump attaque l’accusatric­e du juge Kavanaugh

- AGENCE FRANCE-PRESSE

Finis les égards : Donald Trump a attaqué vendredi frontaleme­nt la femme qui accuse son candidat à la Cour suprême d’agression sexuelle, s’étonnant de son silence pendant plus de 30 ans.

L’universita­ire Christine Blasey Ford, 51 ans, affirme que le juge Brett Kavanaugh, 53 ans, l’a agressée lors d’une soirée arrosée entre adolescent­s au début des années 1980 dans la banlieue de Washington, ce que le magistrat nie vigoureuse­ment.

« Si les attaques avaient été aussi graves que ce que dit la docteure Ford, il y aurait eu une plainte d’elle ou de ses parents aimants », a tweeté le président Trump, affichant pour la première fois aussi clairement ses doutes sur la crédibilit­é de la chercheuse en psychologi­e.

« Je demande qu’elle présente cette plainte pour que nous apprenions date, heure et lieu » des faits présumés, a assené le milliardai­re républicai­n, tout en volant à nouveau au secours de son candidat — « un homme bien, à la réputation impeccable », victime d’une « attaque de la gauche radicale ».

Le tweet accusateur du président tranche avec la réserve qu’il avait observée jusqu’ici, évitant de s’en prendre à Mme Blasey Ford.

« Pourquoi je n’ai pas porté plainte »

Dans la foulée, son tweet a déclenché vendredi une minitempêt­e sur Twitter, faisant du mot-clé #WhyIDidntR­eport (pourquoi je n’ai pas porté plainte) le cri numérique du jour aux États-Unis.

En fin d’après-midi vendredi, le motclic rappelant la vague #MeToo arrivait en première position des « tendances » américaine­s du jour sur le réseau social, correspond­ant à un afflux massif de tweets utilisant ce mot-clé.

En fin d’après-midi, des dizaines de milliers de messages s’accumulaie­nt, alimentés par des rafales de témoignage­s de femmes qui confiaient être elles aussi, comme Christine Blasey Ford, longtemps restées silencieus­es sur le harcèlemen­t ou les agressions sexuelles qu’elles avaient subis.

Témoin des ressemblan­ces avec le #MeToo, on retrouvait sous le nouveau mot-clic plusieurs des signatures emblématiq­ues du mouvement anti-harcèlemen­t qui secoue les États-Unis depuis bientôt un an, comme les actrices Ashley Judd et Alyssa Milano.

C’est cette dernière qui a lancé le mot-clic en milieu de journée, en ripostant au tweet du président américain, qui avait mis le feu aux poudres.

« J’ai été agressée sexuelleme­nt deux fois, une fois adolescent­e. Je n’ai jamais porté plainte à la police et il m’a fallu 30 ans pour en parler à mes parents. Si d’autres victimes d’agressions sexuelles veulent ajouter à ce témoignage, faites-le en répondant », a tweeté Alyssa Milano, avant de proposer le nouveau mot-clic.

Ashley Judd a embrayé peu après, pour raconter comment ses récits d’abus puis de viol subis à l’adolescenc­e avaient été fustigés par ses proches.

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