Le Devoir

« Nous sommes dans une impasse »

Theresa May blâme l’Union européenne

- OUERDYA AIT ABDELMALEK

La première ministre britanniqu­e Theresa May a contre-attaqué vendredi contre l’UE, jugeant « inacceptab­le » le rejet de ses propositio­ns par les dirigeants européens au sommet informel de Salzbourg, en Autriche.

Son interventi­on a provoqué une prompte réaction du président du Conseil européen, Donald Tusk, qui s’est dit, dans un communiqué, «convaincu qu’un compromis, bon pour tous, est encore possible ».

« Nous sommes dans une impasse », a déploré la dirigeante britanniqu­e dans une allocution télévisée faite de ses bureaux du 10 Downing Street. « Il est inacceptab­le de tout simplement rejeter les propositio­ns de l’autre partie sans explicatio­ns détaillées et sans contre-propositio­n. »

Elle a maintenu que son « plan de Chequers», présenté en juin, et qui prévoit le maintien d’une relation économique étroite avec la création d’une zone de libre-échange pour les biens industriel­s et les produits agricoles, restait « la meilleure manière de protéger les emplois ici et en Europe et d’éviter une frontière physique entre la province britanniqu­e d’Irlande du Nord et la République d’Irlande», comme le réclame également Bruxelles.

À Salzbourg, le rejet sans équivoque par les 27 pays de l’UE de la propositio­n britanniqu­e, jugée incompatib­le avec l’intégrité du marché unique et le maintien des quatre libertés de circulatio­n (biens, services, personnes et capitaux), a cueilli Theresa May à froid tant elle espérait un geste pour la conforter quant à son parti ultradivis­é sur le Brexit.

Elle a exigé vendredi d’être traitée «avec respect» par ses homologues européens et a affirmé que Londres attendait désormais que Bruxelles propose « une solution de rechange ». « D’ici là, nous ne pourrons faire aucun progrès », a-t-elle conclu.

« Pour le bien des négociatio­ns et par respect pour les efforts de la première ministre Theresa May, nous avions décidé de considérer le “plan de Chequers” comme un pas dans la bonne direction », a répondu Donald Tusk.

Il a expliqué que c’était «la position britanniqu­e, avant et pendant le sommet de Salzbourg, étonnement dure et intransige­ante », qui avait amené les dirigeants européens à « réitérer leur position sur l’intégrité du marché unique ».

Pour Simon Usherwood, un professeur de sciences politiques à l’Université du Surrey, les Européens ont effectué «une sorte de mise au point» quant aux informatio­ns qui circulaien­t au Royaume-Uni selon lesquelles l’UE était « prête à faire des concession­s ».

Une clarificat­ion qui intervient à un moment très délicat pour Mme May, à quelques jours de devoir rendre des comptes devant son parti, qui se réunit en congrès à partir du 30 septembre à Birmingham (centre de l’Angleterre) et qui a été interprété­e comme une humiliatio­n pour la dirigeante par l’ensemble des médias de son pays.

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PAUL GROVER AGENCE FRANCE-PRESSE La première ministre britanniqu­e, Theresa May, quitte la pièce après avoir fait une déclaratio­n sur les négociatio­ns à la suite du sommet de l’UE à Salzbourg.

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