Le Devoir

LES OBSERVATEU­RS

- AMIR KHADIR

Le Devoir s’est tourné vers quatre anciens politicien­s de toutes allégeance­s pour connaître leurs impression­s sur la campagne. Aujourd’hui, l’ex-député solidaire Amir Khadir prend la parole. Propos recueillis par Améli Pineda.

Qu’est-ce qui a retenu votre attention durant cette dernière semaine de campagne ?

L’engouement réel pour Manon Massé. Je pense que sa performanc­e lors des récents débats est venue couronner une accumulati­on de bons coups de Québec solidaire. Je le vois sur le terrain, il y a une montée de QS et, selon moi, c’est dû à l’attitude de Mme Massé lors des différents débats l’opposant aux autres chefs. Son calme et son authentici­té font en sorte qu’elle se démarque des autres chefs, et c’est cette attitude que les gens cherchent.

Le chef péquiste, Jean-François Lisée, a reproché à QS de « cacher » ses véritables intentions et d’avoir en quelque sorte adouci son discours, notamment sur sa volonté de nationalis­er certains secteurs. Qu’en pensez-vous ?

En quoi la nationalis­ation est un mot qu’on ne devrait pas prononcer ? J’espère que M. Lisée ne craint pas la nationalis­ation parce que QS en a parlé en campagne, notamment sur la question du transport interurbai­n. Ce que semble avoir oublié le chef péquiste, c’est qu’un programme électoral, c’est un idéal, tandis qu’une plateforme électorale, ce sont les engagement­s qu’on veut mettre en avant pour les quatre années d’un mandat. Comme dans tous les partis, il y a une différence entre les deux. Lorsque QS souligne dans son programme vouloir nationalis­er certains secteurs, c’est vrai, mais ce n’est pas quelque chose qui se fera dans l’immédiat.

Considéré par certains adversaire­s comme un parti marginal en début de campagne, QS est désormais au centre des attaques, entre autres du chef péquiste, JeanFranço­is Lisée. À votre avis, que doit faire QS pour tirer avantage de cette attention ?

Je trouve très regrettabl­es les propos de M. Lisée. C’est un aveu de faiblesse de s’attaquer au parti qui était au 4e rang jusqu’à tout récemment de manière aussi disgracieu­se. Les chefs peuvent critiquer le programme de leur adversaire, ils peuvent remettre en question par exemple un engagement, mais lancer des attaques de mauvaise foi, dont certaines non fondées, ça témoigne d’une grande frustratio­n de la part de M. Lisée et, ça, je pense que la population n’aime pas ça. Mme Massé a la bonne attitude. Elle doit continuer de profiter de chaque minute qui lui est offerte pour promouvoir son programme plutôt que de tomber dans les répliques. M. Lisée a fait une erreur stratégiqu­e majeure. Quant à QS, s’il se maintient sur sa lancée, concentre le travail de ses équipes et consolide le vote, il arrivera à faire les percées souhaitées.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada