Décevante campagne
Le 20 août, Le Devoir m’a ouvert ses pages et a publié ma lettre intitulée « Une élection charnière ».
J’y avançais que le Québec devait saisir cette occasion de vivre enfin une campagne électorale sur le thème de la gouvernance : Jean François Lisée nous avait fait la grâce de la soustraire à la peur du référendum, peur qu’a toujours manipulée le PLQ. On allait enfin pouvoir parler de l’environnement, de la corruption au PLQ, de la criminalité fiscale et de l’identité. Parler de l’identité surtout pour enlever aux loups et autres Meutes leur joujou symbolique.
À quoi avons-nous eu droit ? À une diabolisation de la CAQ et de son chef, donc de nouveau à une campagne de peur.
Avons-nous suffisamment parlé du bilan du PLQ ? En tout cas, ça m’a échappé. Avons-nous parlé de l’inexistence de ses propositions pour lutter contre l’évasion fiscale ? Ça m’a aussi échappé. Et sur ce point, la CAQ vaut à peine mieux. Avons-nous suffisamment illustré leur double discours à tous les deux sur la question environnementale ? Aurait-il fallu que le malheur survienne plus tôt à Gatineau pour que l’on se réveille enfin ?
Tous les bonbons qu’ils nous ont offerts, ils devront nous les retirer quand leur jovialisme budgétaire les laissera nus devant les coûts associés aux prochains événements climatiques : réparer les infrastructures dans le Grand Nord, et celles le long de la côte gaspésienne, faire face aux prochaines tempêtes et inondations, soigner plus en réponse aux canicules, etc. Et que dire de la hausse des coûts d’assurance, qui va nous frapper tous ?
Il n’y a que deux partis qui ont mis la question environnementale au coeur de leur plateforme : le PQ et QS. En ce qui concerne QS, la « révolution » qui nous est proposée aura plus pour effet de semer la pagaille que de nous préparer au défi du changement climatique.
Le PQ propose, lui, une approche pragmatique, dans la ligne de l’initiative « Le climat, l’État et nous » : coordonner les activités de tous les ministères en vue d’une réponse adéquate au défi climatique, et créer un organisme indépendant formé de scientifiques pour mesurer en temps réel les résultats de toutes les actions engagées, afin d’en ajuster les paramètres. Mais, de ça, avons-nous suffisamment entendu parler durant cette campagne décevante ?
Allons, allons, reprenez-vous ! Il reste encore une semaine. Robert Bernier Le 23 septembre 2018