Le Devoir

Du troc contre les sanctions

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AUX NATIONS UNIES

Les Européens ont annoncé la création d’un système de troc afin de préserver leur commerce avec l’Iran tout en échappant aux sanctions américaine­s, défiant Donald Trump, qui a appelé mardi à « isoler » le régime « corrompu » de Téhéran.

Cette initiative vise à sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, malgré la sortie fracassant­e des États-Unis de ce texte en mai.

« Concrèteme­nt, les États membres de l’Union européenne vont instaurer une personne morale pour faciliter les transactio­ns financière­s légitimes avec l’Iran », a expliqué la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, dans une déclaratio­n lue lundi soir conjointem­ent avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à New York.

« Ce système permettra aux compagnies européenne­s de continuer à commercer avec l’Iran […] et pourrait être ouvert à d’autres partenaire­s dans le monde», a-t-elle ajouté à l’issue d’une réunion des six pays encore parties à l’accord.

Depuis la tribune de l’ONU, Donald Trump n’a pas répliqué à cette initiative, mais il a demandé mardi à « toutes les nations d’isoler le régime iranien tant que son agression se poursuit » et à celles qui importent du brut iranien de « réduire substantie­llement » leurs achats à ce pays.

Création d’un fonds

Le fonds commun de créances (FCC) européen fonctionne­ra comme un système de troc ou une bourse d’échanges à partir de la vente de pétrole iranien, première ressource du pays.

« Cela ressembler­a à une chambre de compensati­on. Lorsque nous importeron­s du pétrole d’Iran, l’argent sera versé au FCC. Si ensuite une machine est vendue par une société européenne en Iran, le paiement interviend­ra par le FCC », a expliqué un diplomate européen à l’AFP.

Ce mécanisme vise à « immuniser » acheteurs et vendeurs en évitant des transactio­ns en dollars qui pourraient les exposer à des sanctions américaine­s, a expliqué une source diplomatiq­ue française.

En claquant la porte de l’accord, Donald Trump a rétabli une série de lourdes sanctions visant aussi les entreprise­s ou pays étrangers qui continuera­ient de faire des affaires avec Téhéran.

Les Européens craignent un affaibliss­ement du président iranien, Hassan Rohani, ardent défenseur de l’accord nucléaire, qui pour l’heure n’a pas engrangé les bénéfices escomptés, au profit des éléments les plus radicaux du régime.

En claquant la porte de l’accord, Donald Trump a rétabli une série de lourdes sanctions visant aussi les entreprise­s ou pays étrangers qui continuera­ient de faire des affaires avec Téhéran

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