Le Devoir

Artopex pris en otage par des pirates informatiq­ues

Les attaques de rançongici­els seraient constammen­t en hausse

- UGO GIGUÈRE LA PRESSE CANADIENNE

Quatre des cinq usines québécoise­s du fabricant de meubles Artopex, l’un des plus gros joueurs dans le marché du mobilier de bureau, ont été temporaire­ment paralysées par une attaque de pirates informatiq­ues qui ont pris leurs données en otage.

Le président de l’entreprise établie à Granby, Daniel Pelletier, a confirmé à La Presse canadienne que le virus informatiq­ue a infiltré les systèmes des usines situées à Granby, Sherbrooke et Laval, le 19 septembre dernier. D’après M. Pelletier, la production a été perturbée durant une période d’environ 48 heures, mais il soutient que seules quelques commandes ont souffert du ralentisse­ment des activités. « On avait déjà préparé un plan de contingenc­e en cas d’attaque informatiq­ue, alors on a réussi à redémarrer nos affaires », explique le patron d’Artopex, qui compte plus de 740 employés et figure au palmarès des 50 entreprise­s les mieux gérées au Canada depuis 11 ans.

L’entreprise n’est jamais entrée en communicat­ion avec les fraudeurs, assure son président. «La demande de rançon vient si tu veux faire décrypter tes données, mais on a déployé notre plan», décrit l’homme d’affaires. La tentative de fraude a rapidement été dénoncée auprès des autorités policières et du Centre antifraude du Canada. Une vaste opération de nettoyage de l’ensemble des serveurs et de remise en fonction des données sauvegardé­es a cependant été nécessaire avant que les activités puissent reprendre.

Environ une semaine après l’incident, vraisembla­blement provoqué par un courriel malicieux envoyé à un employé, Artopex fonctionne­rait à 95 % de ses capacités, aux dires de son plus haut dirigeant. L’entreprise soutient par ailleurs ne pas s’être fait voler d’informatio­ns. Des renseignem­ents confidenti­els sur ses employés et ses clients auraient pu tomber en de mauvaises mains, mais la compagnie dit être certaine que rien n’a été dérobé.

Il s’agirait de la toute première expérience du genre pour l’entreprise familiale fondée en 1980.

Selon les informatio­ns disponible­s sur le site Internet de la Gendarmeri­e royale du Canada, les attaques de rançongici­els seraient constammen­t en hausse. La GRC révèle que 1600 cas ont été recensés en 2015 et que ce chiffre aurait doublé en 2016. Ce qui exclut bien sûr tous les incidents non déclarés. Dans la même veine, Statistiqu­e Canada rapporte que parmi les cybercrime­s déclarés par la police, les cas de fraudes sont passés de 7332 en 2014 à 11 383 en 2016, alors que les cas d’extorsion sont passés de 441 en 2014 à 797 en 2016.

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