Le Devoir

Trump affirme qu’il a refusé de rencontrer Trudeau à New York

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Donald Trump affirme qu’il a refusé de rencontrer Justin Trudeau en privé pour discuter de la renégociat­ion de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) cette semaine, parce que les tarifs douaniers du Canada sont trop élevés et que les négociateu­rs canadiens n’ont pas voulu accéder aux demandes des États-Unis.

Le président américain a fait cette déclaratio­n mercredi lors d’une conférence de presse à la fin de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

« Ouais, je l’ai fait », a lancé M. Trump lorsqu’il s’est fait demander s’il avait refusé une rencontre avec le premier ministre canadien concernant l’ALENA. « Ses tarifs sont trop élevés et il ne semble pas vouloir céder. Alors, je lui ai dit d’oublier ça. »

Le président s’est aussi plaint de l’équipe de négociateu­rs du Canada et a semblé viser spécifique­ment la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, la principale représenta­nte du gouverneme­nt Trudeau dans les négociatio­ns de l’ALENA depuis treize mois. « Nous sommes vraiment insatisfai­ts des négociateu­rs et du style de négociatio­n du Canada. Nous n’aimons pas vraiment leur représenta­nt(e) », a-t-il dit.

Peu après la conférence de presse de M. Trump, le cabinet du premier minis- tre a contesté les allégation­s du président, affirmant que M. Trudeau n’avait pas sollicité de telle rencontre, sans donner plus de détails.

Le président américain a aussi réitéré sa menace d’imposer des tarifs douaniers sur les automobile­s importées du Canada, ce qui, selon les experts, pourrait avoir de graves conséquenc­es sur l’industrie des deux côtés de la frontière.

«Franchemen­t, nous pensons tout simplement à taxer les véhicules qui viennent du Canada », a-t-il déclaré. « C’est le filon principal, le plus gros. »

Les négociatio­ns achoppent sur des questions telles que le règlement des différends, l’accès au marché canadien des produits laitiers et les tarifs sur l’acier et l’aluminium canadiens.

Mardi, le représenta­nt américain au Commerce, Robert Lighthizer, avait déclaré que les deux parties restaient éloignées sur un certain nombre de dossiers, mais qu’elles avaient convenu pour le moment de traiter séparément la question des tarifs.

Mercredi matin, l’ambassadeu­r du Canada aux États-Unis, David MacNaughto­n, qui a pris part aux pourparler­s à Washington aux côtés de la ministre Freeland, a estimé que la probabilit­é qu’un nouvel accord commercial soit conclu d’ici dimanche — la date limite fixée par les Américains — était de « cinq » sur une échelle d’un à dix.

Bien que les discussion­s aient été « difficiles », la balle est dans le camp américain, a estimé M. MacNaughto­n lors d’un événement à Toronto organisé par le site Internet américain Politico.

Le Canada est « impatient » de parvenir à un accord pour apporter une certaine certitude au climat d’investisse­ment et pour permettre à Ottawa de commencer à travailler plus étroitemen­t avec les Américains sur certains des plus gros problèmes auxquels les deux pays font face, a-t-il ajouté. « Nous verrons où cela va nous mener, mais jusqu’à présent, c’est difficile ».

Nous sommes vraiment insatisfai­ts des négociateu­rs et du style de négociatio­n du Canada DONALD TRUMP

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