Le Devoir

Sur la démission de Philippe Couillard comme député

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Je conçois tout à fait que M. Couillard désire quitter la vie politique après la défaite électorale qu’il vient de subir. Qu’il quitte ses fonctions de chef du Parti libéral du Québec est dans l’ordre des choses. Cependant, sa démission comme député de Roberval est, à mon avis, douteuse sur le plan éthique. En effet, M. Couillard a demandé aux électeurs de Roberval de renouveler son mandat de député et il a été réélu sur cette base. Il n’a pas précisé dans cette demande qu’il désirait être député uniquement dans le cas où il continuera­it à occuper le poste de premier ministre du Québec. Désironsno­us, au Québec, des candidats qui veulent être députés uniquement s’ils sont du côté des gagnants ? Poser la question, c’est y répondre : bien sûr que non. De telles moeurs politiques alimentent le cynisme de la population à l’égard de la politique et de nos institutio­ns démocratiq­ues en général.

À mon avis, lorsque quelqu’un demande la confiance des électeurs pour les représente­r, l’aspirant député devrait avoir l’obligation de remplir son mandat de député dans le cas où il est élu. Le respect envers les électeurs commande cela. En cas de non-respect de cet engagement, le député démissionn­aire devrait, comme minimum, assumer personnell­ement tous les frais encourus par l’État pour organiser une élection partielle en vue de pourvoir le poste de député ainsi laissé vacant. L’occasion de corriger cette lacune se présente possibleme­nt avec la révision du mode de scrutin annoncée. Il est grand temps d’améliorer nos moeurs politiques. Guy Rivest Le 5 octobre 2018

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