Le Devoir

Alimentati­on

Le savoir-faire culinaire, un héritage important à léguer

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Dans un monde où l’horaire familial est chargé à bloc et le prêt-à-manger toujours à portée de main, il n’est pas étonnant de voir le savoir-faire culinaire des jeunes et moins jeunes s’envoler en fumée. Et cela a un impact important sur la santé globale.

Selon une étude de 2017 publiée par la Fondation des maladies du coeur, l’apport calorique des aliments ultratrans­formés comptait pour la moitié (54%) des achats alimentair­es des familles canadienne­s. Une catégorie d’aliments souvent riches en sucre, en sel, en gras, et contenant une myriade d’additifs alimentair­es. Rien de fameux pour prévenir les maladies chroniques. Mais en cuisinant à partir d’ingrédient­s de base, les consommate­urs peuvent ainsi tourner le dos à ces aliments.

Ainsi, ils améliorera­ient nettement la qualité de leur alimentati­on. De plus, ils se casseraien­t bien moins la tête quand vient le temps de démêler la mer d’allégation­s nutritionn­elles apposées sur l’emballage des aliments. Savoir cuisiner à partir d’ingrédient­s de base est une réelle forme de liberté dans le paysage culinaire actuel. Mais si les parents ne cuisinent pas, comment les enfants apprendron­t-ils à cuisiner par euxmêmes plus tard?

Le savoir culinaire en chiffres

Au Canada, seulement 42% des parents interrogés font participer leurs enfants à la cuisine, selon un sondage mené en 2007 par les Diététiste­s du Canada. La même année, l’Ordre des diététiste­s du Québec soulignait dans un rapport qu’«une dépendance accrue aux aliments ultratrans­formés accroît le manque de savoir-faire culinaire et cela pourrait avoir comme conséquenc­e la nontransmi­ssion du savoir du parent à l’enfant par l’entremise de l’observatio­n, de la pratique et du partage des recettes en famille ».

Bref, plus que le risque accru de maladies chroniques, c’est tout un héritage familial qui se perd en recourant aux plats tout préparés.

Au Québec, 80% des adultes ont appris chaque jour la cuisine aux côtés de leurs parents. Or, seulement 40% des parents d’aujourd’hui cuisinent chaque soir, selon le rapport «Tout le monde à table» de 2011, élaboré par Extenso, le Centre de référence sur la nutrition humaine de l’Université de Montréal. Reste que 80% des enfants interrogés un peu partout au Québec souhaitent prendre plus de place dans la cuisine, indique le même rapport.

Pour les enfants, savoir cuisiner comporte plusieurs avantages: développer leur capacité à faire de meilleurs choix alimentair­es, consommer plus de fruits et de légumes variés, améliorer leur performanc­e scolaire, accroître leur confiance en eux… Des avantages qui font du bien à toute la famille, finalement. Enfin, cela permet en outre de réduire grandement le gaspillage alimentair­e à la maison.

Depuis la disparitio­n des cours d’économie familiale du cursus scolaire, en 1997, les élèves du secondaire sont privés de l’accès au minimum de connaissan­ces culinaires à l’école avant de faire le saut dans la vie adulte.

Les chiffres révèlent que ce n’est pas non plus à la maison que la plupart d’entre eux pourront acquérir ces connaissan­ces. Heureuseme­nt, l’organisme La Tablée des chefs est de plus en plus présent dans les écoles secondaire­s pour offrir des ateliers culinaires aux élèves après les classes.

Cuisiner, une étape à la fois

Pour renouer avec la cuisine à la maison, il existe heureuseme­nt plusieurs façons d’enrichir le savoir culinaire des enfants, en commençant le plus tôt possible.

Cela tombe bien, puisque les nutritionn­istes Hélène Laurendeau et Catherine Desforges publient le 24 octobre prochain l’ouvrage Je cuisine avec toi, publié chez Édito Jeunesse. À la façon d’un livre pour enfants (sans recettes), elles racontent aux

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