Le Devoir

Une solution durable ?

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La popularité des installati­ons urbaines éphémères ne fait pas de doutes à voir le nombre de placettes et de lieux déserts investis ces dernières années par des aménagemen­ts escamotabl­es construits à peu de frais. Les « placottoir­s » du Marché Jean-Talon, de la rue De Castelnau, de la rue Roy sont autant de copies de cette forme d’urbanisme de poche qui fait florès dans plusieurs capitales du monde. Cela est-il en passe de devenir un sauf-conduit à de réels investisse­ments dans l’aménagemen­t urbain durable ? « Il y a des impacts positifs et négatifs, mais ce qui est clair, c’est que l’impact de ces projets doit être évalué. Ça peut facilement devenir un alibi pour les décideurs de ne pas investir dans l’aménagemen­t », met en garde Michel Max Raynaud, architecte et professeur d’urbanisme à la Faculté d’aménagemen­t de l’Université de Montréal. «Les élus ne sont pas enclins à investir là où ça ne se traduit pas en rentes foncières, comme sur la place des Festivals, ou dans des lieux non touristiqu­es. »

Les installati­ons éphémères permettent toutefois de «tester» des aménagemen­ts et de les moduler en fonction des besoins, ajoute-t-il. Chose certaine, ces projets qui sèment la vie dans des espaces autrefois délaissés répondent au besoin de plus en plus de citoyens de s’approprier leurs milieux de vie, pense le professeur. « Mais on pourrait aussi se décider à créer de vrais parcs qui, dans une ville comme Montréal, devraient être utilisable­s pendant quatre saisons. Car ce qui crée de l’intérêt, c’est la continuité. »

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