Le Devoir

La nomination de grands patrons serait soumise à un vote de l’Assemblée nationale

- MARIE-MICHÈLE SIOUI CORRESPOND­ANTE PARLEMENTA­IRE ISABELLE PORTER À QUÉBEC

La CAQ a confirmé mardi son intention de soumettre les nomination­s des grands patrons de la Sûreté du Québec et de l’Unité permanente anticorrup­tion de même que du Directeur des poursuites criminelle­s et pénales à un vote aux deux tiers de l’Assemblée nationale.

Le député élu Simon Jolin-Barrette a annoncé que le gouverneme­nt de François Legault déposera un projet de loi en ce sens d’ici la fin de l’année, puisque « le processus actuel n’est plus convenable pour nos institutio­ns démocratiq­ues ». « Il faut valoriser le rôle de député », a-t-il déclaré.

Or cette « valorisati­on » ne permettra pas le vote libre en Chambre, a confirmé le porte-parole de la CAQ Ewan Sauves.

La réforme vise plutôt à ce que les partis s’entendent sur un même candidat avant la tenue du vote, a-t-il expliqué.

« Le but, c’est que [le choix du candidat ou de la candidate] fasse l’unanimité. Si les gens votent contre, ça montrerait plutôt que la réforme ne marche pas. »

Appuis

La propositio­n caquiste profite de l’appui du Parti québécois et de Québec solidaire. Elle est contraire à la recommanda­tion de la commission Charbonnea­u — qui suggérait plutôt que le gouverneme­nt s’en remette à un comité de sélection qui choisirait un commissair­e de l’UPAC pour un mandat de sept ans non renouvelab­le —, mais conforme à un engagement pris en campagne électorale par le chef caquiste, François Legault.

Elle marque aussi un recul dans la volonté de la CAQ de soumettre la nomination du directeur du Service de police de la Ville de Montréal à l’assentimen­t des deux tiers des élus.

Cette tâche relève du conseil municipal de Montréal, a reconnu Simon JolinBarre­tte.

La CAQ vise à mettre fin au processus de nomination des « p’tits amis » du gouverneme­nt, comme son chef aime les appeler

Le député élu de Borduas a en outre annoncé que le gouverneme­nt caquiste confiera à son nouveau secrétaire général, Yves Ouellet, le mandat de « revoir en profondeur le processus de nomination aux postes stratégiqu­es du gouverneme­nt ».

En cela, la CAQ vise à mettre fin au processus de nomination des « p’tits amis » du gouverneme­nt, comme son chef aime les appeler. Plus question, cependant, de confier les nomination­s au Vérificate­ur général, comme l’avait promis la CAQ dans le passé.

Le secrétaire Ouellette devra formuler des recommanda­tions « rapidement », mais d’ici là, le parti de François Legault se réserve le droit de « faire quelques nomination­s », « parce qu’il faut que le gouverneme­nt fonctionne ».

Yves Ouellet jettera aussi un coup d’oeil à ceux qui occupent des emplois supérieurs, afin de s’assurer qu’on a les « bonnes personnes aux bons endroits », a confirmé Simon Jolin-Barrette, se défendant néanmoins de vouloir procéder à un « grand ménage ».

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