Retrait des accusations contre la soeur de Sabrine Djermane
Des accusations d’entrave à la justice ont été retirées mardi contre une femme qui aurait changé sa version des faits alors qu’elle devait être une témoin clé dans le procès pour terrorisme d’un couple de Montréalais en novembre dernier.
Rania Djermane avait été accusée en mai 2016 d’avoir «volontairement» tenté « d’entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice ». Les accusations avaient été déposées au moment où se déroulait l’enquête préliminaire de sa soeur aînée, Sabrine Djermane, et de son copain, El Mahdi Jamali, tous deux soupçonnés d’avoir tenté de quitter le Canada pour se rendre en Syrie.
Après plus de deux ans et demi de détention et trois mois de procès, le couple a été acquitté en décembre 2017 de toutes les accusations de terrorisme qui pesaient contre lui. El Mahdi Jamali a cependant été reconnu coupable d’un chef réduit de possession d’une substance explosive sans excuse légitime.
Dans la résidence des parents de M. Jamali, les policiers avaient trouvé un sac à dos appartenant au jeune homme qui contenait les ingrédients nécessaires à la fabrication d’une bombe.
Mardi, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a annoncé le retrait des accusations contre Rania Djermane, sans toutefois en préciser les motifs exacts. La jeune femme devait subir son enquête préliminaire et s’exposait à une peine d’emprisonnement de 10 ans si elle avait été reconnue coupable.
Confidences
Selon des mandats de perquisition, Rania Djermane, qui s’inquiétait du comportement de sa soeur Sabrine, avait raconté aux policiers plusieurs confidences que lui aurait faites sa soeur aînée en avril 2015.
« Même si elle fait de 15 à 20 ans de prison, elle ira quand même combattre en Syrie », aurait déclaré Rania Djermane. Elle a rapporté que sa soeur lui aurait dit: «Si tu dois tuer des gens pour sauver les frères musulmans, tu dois le faire. »
Rania Djermane aurait accepté de témoigner pour la Couronne contre sa soeur, mais aurait finalement changé d’idée, modifiant ses déclarations.
Rania Djermane avait été accusée en mai 2016 d’avoir « volontairement » tenté « d’entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice »