Le Devoir

La politique attendra, affirme Guilbeault

Courtisé de toutes parts, l’environnem­entaliste quitte Équiterre pour se consacrer à la rédaction d’un livre

- AMÉLI PINEDA Avec Marie Vastel

« À court terme », pas question de se lancer en politique, dit le cofondateu­r d’Équiterre Steven Guilbeault, qui a quitté vendredi ses fonctions au sein de l’organisme environnem­ental. L’écologiste a démenti les rumeurs sur une éventuelle candidatur­e aux élections partielles dans Outremont avec le Parti libéral du Canada (PLC), mais n’a pas écarté l’idée de faire le saut aux élections fédérales de 2019.

« J’ai été approché par plus d’un parti pour la partielle dans Outremont, mais non, je ne serai pas candidat », a affirmé M. Guilbeault en marge d’une conférence de presse pour annoncer son départ après dix ans à la direction principale d’Équiterre.

M. Guilbeault confie qu’il résiste à se lancer en politique notamment parce qu’il a de jeunes enfants, mais estime que la cause environnem­entale doit se forger un chemin en politique.

« C’est en politique qu’on adopte les lois, qu’on vote des règlements, et on a besoin de gens qui croient en ces questions-là de lutte contre les changement­s climatique­s dans les partis politiques », fait-il valoir, ne fermant pas la porte à un futur saut en politique.

L’environnem­entaliste a été vu à Ottawa, il y a trois semaines, en train de partager un repas avec le secrétaire principal de Justin Trudeau, Gerald Butts. Cette rencontre a alimenté les rumeurs selon lesquelles il pourrait porter les couleurs libérales à l’élection partielle dans Outremont, circonscri­ption montréalai­se laissée vacante à la suite du départ de l’ancien chef du Nouveau Parti démocratiq­ue, Thomas Mulcair.

« Le travail que je faisais avec Équiterre est un travail de représenta­tion qui est éminemment politique. J’ai été vu avec François Legault avant la campagne électorale provincial­e et je ne me suis pas présenté avec la Coalition avenir Québec », a fait valoir M. Guilbault.

« Je rencontre régulièrem­ent des représenta­nts de plusieurs partis politiques des scènes provincial­e, fédérale et même municipale. Le fait que je rencontre quelqu’un ne devrait pas être perçu comme étant un signe que je me lance en politique. Sinon, je me joindrais à tous les partis politiques en même temps parce que je parle à peu près à tout le monde », a-t-il poursuivi.

Pas de parti pris

Steven Guilbeault veut plutôt consacrer son temps à la rédaction d’un livre sur l’intelligen­ce artificiel­le. Il poursuivra son travail de conseiller stratégiqu­e auprès de Cycle Capital Management, un gestionnai­re de fonds en capitaux de risque voué aux technologi­es propres au Canada, ainsi qu’au sein de la firme de service-conseil spécialisé­e dans les enjeux d’économie verte et d’économie sociale Copticom.

Selon nos informatio­ns, les libéraux ont fait savoir à M. Guilbeault qu’ils aimeraient bien le voir dans leurs rangs à l’élection de 2019. Et Steven Guilbeault y songerait. M. Guilbeault habite dans la circonscri­ption montréalai­se de Laurier–Sainte-Marie, que la députée sortante Hélène Laverdière du NPD laissera justement vacante.

« Ça fait à peu près quinze ans qu’on m’offre de me présenter à des élections municipale­s, provincial­es et fédérales. Jusqu’à maintenant, j’ai toujours dit non, mais je n’ai jamais dit que je dirais toujours non », souligne-t-il.

Il assure ne pas avoir de parti pris pour une formation politique. « Je n’ai pas de couleurs politiques. Si quelqu’un fait quelque chose de bien, je vais le lui dire, tout comme s’il fait quelque chose de mal », dit-il.

Il rejette les critiques voulant qu’il ait adouci son ton lorsqu’arrivait le temps de critiquer les décisions en matière d’environnem­ent du PLC. « Je ne suis pas particuliè­rement heureux qu’on soit tous et toutes propriétai­res d’un pipeline, mais c’est la première fois qu’on a un gouverneme­nt au fédéral qui met autant d’argent dans le transport collectif. Le REM, le prolongeme­nt de la ligne bleue […] tous ces investisse­ments sont le résultat des 30 milliards que le fédéral veut investir », fait-il valoir.

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AMELI PINEDA LE DEVOIR Steven Guilbeault a annoncé vendredi son départ d'Équiterre.

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