Dure semaine à Wall Street malgré un rebond
Wall Street a nettement rebondi vendredi à la clôture, aidée par un retour en force des valeurs technologiques et les résultats bien orientés de trois banques à l’occasion du lancement de la saison des résultats.
Selon les résultats définitifs à la clôture, l’indice vedette de la place newyorkaise, le Dow Jones, a gagné 1,2 %, à 25 339,99 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 2,3 %, à 7496,89 points. L’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,4 %, à 2767,13 points.
À Toronto, la Bourse de Toronto a mis fin vendredi à une série de cinq séances baissières consécutives, l’indice composé S&P/TSX gagnant 97,16 points pour clôturer à 15 414,29 points. Sur la semaine le recul est de 3,3 %.
Sur la semaine, les trois indices américains ont toutefois terminé en forte baisse, le Dow Jones lâchant 4,2%, le Nasdaq 3,7 % et le S&P 500 4,1 %, accusant leur plus lourde chute hebdomadaire depuis mars. Massacrées depuis la fin de la semaine dernière, les cours de Bourse des entreprises technologiques, traditionnel moteur de la croissance à Wall Street, ont repris quelques forces vendredi. La chute était liée notamment aux tensions sur le marché obligataire et aux craintes sur la croissance, qui incitent toujours à la prudence.
« Nous avons vécu un rebond, mais nous sommes encore loin du compte étant donné les pertes précédentes », a affirmé Peter Cardillo, de Spartan Capital. Outre le retour des techs, «les marchés ont très bien réagi aux résultats des banques américaines », a affirmé Quincy Krosby, de Prudential Financial. «Lorsque les banques vont bien, cela veut dire que l’économie se porte bien », a commenté M. Cardillo.
Dans un contexte de chute brutale des indices boursiers mercredi et jeudi, les cours ont également été soutenus par la recommandation d’un analyste influent de la banque JP Morgan Chase, Marko Kolanovic, de retourner sur le marché, a noté Mme Krosby.
Coup de froid
Le coup de froid sur les Bourses mondiales est venu de la soudaine hausse des taux aux États-Unis causée, selon le président américain Donald Trump, par une banque centrale « en roue libre ». Piqué au vif par la chute des marchés boursiers, Donald Trump a mis la pression sur l’institution indépendante jeudi en souhaitant que « la Fed soit moins agressive ». L’institution est « en roue libre» et ses choix sont «erronés », a-t-il aussi estimé.
Donald Trump a continuellement mis en avant la hausse des marchés boursiers depuis son arrivée au pouvoir comme preuve de son savoir-faire économique. L’excellente santé de l’économie américaine est aussi son principal argument pour les législatives de mi-mandat qui se tiennent début novembre et qui s’annoncent difficiles pour son parti.
Les investisseurs s’inquiètent notamment du durcissement de la politique de la Réserve fédérale (Fed), engagée dans un processus de hausse des taux d’intérêt après avoir abreuvé les marchés d’argent pas cher pendant des années. Évoluant de concert avec les taux de la Fed, les rendements obligataires américains sont soudainement remontés la semaine dernière après des propos du président de la Fed, Jerome Powell, laissant entendre que l’institution allait encore durcir sa politique monétaire pour éviter toute surchauffe de l’économie américaine.
Pour la directrice du FMI, Christine Lagarde, de tels relèvements de taux, toutefois, «sont un développement nécessaire » et « inévitable » pour les économies comme les États-Unis enregistrant une croissance robuste, une inflation accrue et un chômage « extrêmement bas ». « Je ne suis pas certain que les taux soient le problème principal », a aussi déclaré Sam Stovall, de la société de recherches en investissement CFRA. « Les investisseurs semblent surtout penser que les indices sont allés trop haut, ils remettent donc les pendules à l’heure », a-t-il ajouté.
Combinées aux interrogations persistantes sur les conséquences des guerres commerciales engagées par la Maison-Blanche, ces craintes incitent en tout cas les courtiers de Wall Street à la prudence.
Les analystes mettent également en avant d’autres sources d’inquiétude pour expliquer la chute des Bourses mondiales. Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis continuent d’alimenter les craintes pour «leur impact sur la croissance chinoise », la deuxième puissance économique mondiale, ont ainsi estimé les analystes du courtier Aurel BGC.
Le rendement des bons du Trésor américains à 10 ans était près de l’équilibre à 3,153 %, contre 3,149 % la veille. Celui à 30 ans s’établissait à 3,334 %, contre 3,323 % jeudi à la clôture.
La chute est liée aux tensions sur le marché obligataire