Le Devoir

Alimentati­on

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Le titre aurait tout aussi bien être «ITHQ 2.0, version Liza Frulla» tant la personnali­té de la directrice générale imprime les orientatio­ns de l’Institut; à établissem­ent exceptionn­el, directrice d’exception, honorable, C.P., C.M. et O.Q., entre autres. Entrée en fonction le 3 août 2015, elle avait fait part au Devoir de quelques projets clés pour sa nouvelle maison, projets pouvant paraître pharaoniqu­es à toute personne normalemen­t constituée. Le Devoir a voulu savoir où elle en était — et l’Institut par la même occasion — puisque l’une ne va pas sans l’autre.

Il y a des entrevues linéaires et d’autres qui le sont, disons, moins. Madame la directrice générale a mille projets en tête et une idée très précise sur le chemin à privilégie­r pour que certains de ces projets se concrétise­nt. Quelques mois après sa nomination, elle avait évoqué deux projets cruciaux sur lesquels nous revenons: la sortie de la Loi sur la fonction publique et la double diplomatio­n des étudiants de l’Institut.

Trois ans après votre arrivée à la tête de l’ITHQ, où en êtes-vous rendue dans le délicat dossier de cette « sortie » du joug de la Loi sur la fonction publique ?

Ce dossier-là a finalement été réglé. Le 13 juin dernier, l’Assemblée nationale a en effet adopté le projet de loi no 150, ce qui nous permet de ne plus être soumis à la Loi sur la fonction publique. Bien que dépendant dans une certaine mesure du gouverneme­nt — nous faisons rapport au Conseil du Trésor ainsi qu’au Vérificate­ur général —, l’ITHQ possède un statut très particulie­r, un peu en dehors des normes de la fonction publique.

Depuis la création de l’Institut en 1968, nous étions régis selon des critères très généraux qui ne correspond­aient ni à notre nature de société ni à notre mission et nuisaient non seulement à notre fonctionne­ment, mais aussi à notre évolution. Nous avons dû attendre une douzaine d’années afin d’obtenir une structure légale correspond­ant à notre structure particuliè­re et nous permettant de prendre notre envol. Nous disposons aujourd’hui de la liberté nécessaire pour prendre les décisions les plus éclairées en ce qui concerne par exemple les négociatio­ns de convention­s collective­s, les besoins en dotation ou les critères spécifique­s en matière d’embauche.

L’ITHQ est la plus grande école hôtelière au Canada, référence pour la formation en tourisme, hôtellerie et gastronomi­e et véritable vitrine pour le Québec tant au Canada que dans le monde. Grâce à cette évolution, dès 2018, année de notre cinquanten­aire, nous allons entreprend­re plusieurs initiative­s correspond­ant et répondant à notre mission et à notre vision.

Vous parliez à votre arrivée de la nécessaire bidiplomat­ion des étudiants de l’Institut. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Ce changement de statut de l’Institut a eu des répercussi­ons positives à ce sujet également. Comme école phare au Québec, il nous fallait pouvoir nous placer au niveau des autres établissem­ents d’enseigneme­nt

de niveau supérieur et donner des diplômes de fin d’études portant la signature de l’ITHQ. C’est chose faite. Dorénavant, les étudiants du baccalauré­at en gestion du tourisme et de l’hôtellerie offert conjointem­ent par l’ITHQ et l’UQAM recevront leur diplôme signé conjointem­ent par les deux maisons d’enseigneme­nt.

Par ailleurs, le programme des hautes études en gestion hôtelière internatio­nale pourrait mener d’ici quelques années à un diplôme universita­ire. Nous entendons élaborer et mettre sur pied d’autres programmes de niveau universita­ire. Ce printemps, nous avons joint notre expertise et nos installati­ons en recherche à celles de l’Université Laval afin de mettre sur pied le Gastronomi­Qc Lab, une unité mixte de recherche scientifiq­ue qui permettra de soutenir le développem­ent de la gastronomi­e québécoise et de la restaurati­on, en mettant en valeur les produits d’ici.

Nous assumerons aussi un véritable rôle de passerelle non seulement avec les université­s, mais également avec les commission­s scolaires et les cégeps. Nous avons ainsi établi des liens très constructi­fs avec la commission scolaire Lester B. Pearson. En sus de notre formation immersive en français, nous avons mis en place un programme d’enseigneme­nt en anglais à l’intention des étudiants étrangers ou canadiens autres que francophon­es et qui, compte tenu de notre ouverture sur le monde, représente­nt une partie croissante de notre clientèle potentiell­e.

Vous parliez plus tôt de mettre en valeur les produits du Québec. L’année dernière, l’ITHQ a mis à la tête de son restaurant un ex-élève de l’Institut, le jeune chef Lapierre-Rehay, très prometteur et joueur clé de notre scène gastronomi­que. Quel sera son apport ?

Au moment de son embauche, c’était le candidat qui correspond­ait le mieux à notre volonté de promouvoir les produits de chez nous. Jonathan est constammen­t à la recherche de ce qui se fait de mieux ici et du meilleur de ce que notre terroir a à offrir. En plus de promouvoir des produits et ressources locales de très grande qualité, il contribue à cette conscienti­sation à laquelle nous attachons la plus grande importance. Un ancien de l’ITHQ, un modèle à suivre pour nos étudiants et qui s’inscrit parfaiteme­nt dans le dynamisme renouvelé de l’Institut.

Quels autres projets pour l’ITHQ ?

Mes plus proches collaborat­eurs redoutent plus que tout que je prononce la phrase: «J’ai eu une idée» et menacent de s’enfuir. Dans l’immédiat, nous allons consolider les nouvelles bases de la maison. Bien entendu, je garde sur mon bureau plusieurs initiative­s qui permettron­t de dynamiser encore davantage la maison. Je leur en parlerai un peu plus tard.

L’ITHQ est la plus grande école hôtelière au Canada, référence pour la formation en tourisme, hôtellerie et gastronomi­e et véritable vitrine pour le

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LIZA FRULLA

 ?? VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR ?? Liza Frulla, ancienne députée libérale, a été nommée en août 2015 par le gouverneme­nt Couillard pour administre­r le principal établissem­ent d’enseigneme­nt profession­nel, technique et universita­ire de tourisme, hôtellerie et restaurati­on du Québec.
VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR Liza Frulla, ancienne députée libérale, a été nommée en août 2015 par le gouverneme­nt Couillard pour administre­r le principal établissem­ent d’enseigneme­nt profession­nel, technique et universita­ire de tourisme, hôtellerie et restaurati­on du Québec.
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