Le Devoir

Les ministres Carr et Morneau iront en Chine pour « approfondi­r nos relations »

Ottawa et Pékin ne discuteron­t toutefois pas d’un accord de libre-échange global

- MIKE BLANCHFIEL­D

Deux ministres fédéraux chevronnés iront à Pékin le mois prochain pour coprésider une conférence de haut niveau sur les entreprise­s, mais aussi pour promouvoir les intérêts commerciau­x du Canada avec la Chine.

Le ministre du Commerce internatio­nal, Jim Carr, et son collègue des Finances, Bill Morneau, séjournero­nt dans la capitale chinoise pendant deux jours, à compter du 11 novembre.

M. Carr a soutenu jeudi que rien dans l’accord de libre-échange récemment négocié avec les États-Unis et le Mexique n’empêche le Canada de promouvoir ainsi ses intérêts commerciau­x avec la Chine.

Le ministre a été interrogé durant son témoignage devant le Comité sénatorial des affaires commercial­es au sujet d’une clause controvers­ée du nouvel Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC).

Cette clause permet à l’un des partenaire­s de se retirer de l’accord, moyennant un préavis de six mois, s’il n’accepte pas qu’un des autres signataire­s entame des négociatio­ns de libreéchan­ge avec un pays qui n’a pas d’économie de marché, pays considéré par plusieurs comme étant la Chine même si cette dernière n’est pas explicitem­ent nommée.

M. Carr a précisé que le Canada et la Chine ne se lanceraien­t pas dans des négociatio­ns de libre-échange formelles et que, pour l’instant, Ottawa n’avait donc rien à déclarer aux États-Unis.

« Nous nous efforceron­s d’approfondi­r et d’élargir nos relations commercial­es avec la Chine, secteur par secteur, a-t-il dit. Si, à un moment donné, nous devions discuter d’un accord de libre-échange global, nous en aviserions nos partenaire­s nord-américains, comme nous sommes tenus de le faire. Et si nos partenaire­s n’étaient pas d’accord, ils auraient la possibilit­é de sortir de l’accord. »

«Mais cela ne nous empêche pas [pour l’instant] de continuer à approfondi­r nos liens avec la Chine ou avec toute autre nation du monde », a soutenu M. Carr. Le ministre du Commerce internatio­nal a souligné que l’actuel Accord de libre-échange nordaméric­ain (ALENA), tout comme que le nouvel AEUMC récemment négocié, comportait une clause de résiliatio­n générale permettant aux parties de le quitter, pour quelque motif que ce soit, moyennant un préavis de six mois.

L’ambassade de Chine à Ottawa a vivement critiqué la nouvelle clause, affirmant qu’elle visait les partenaire­s commerciau­x potentiels de Pékin, et décrivait injustemen­t la Chine comme un pays qui n’a pas d’économie de marché.

Des experts et des analystes appuient l’approche prudente préconisée par M. Carr, car elle offre au Canada la possibilit­é de discuter avec la Chine sans irriter ouvertemen­t les États-Unis.

La Maison-Blanche est depuis quelques mois au coeur d’une guerre commercial­e avec la Chine, qui a entraîné l’imposition par le gouverneme­nt de Donald Trump de centaines de milliards de dollars de droits de douane sur les produits chinois et des représaill­es immédiates de Pékin.

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CHINATOPIX ASSOCIATED PRESS Le ministre du Commerce internatio­nal, Jim Carr, a soutenu jeudi que rien dans l’accord de libre-échange récemment négocié avec les États-Unis et le Mexique n’empêche le Canada de promouvoir ainsi ses intérêts commerciau­x avec la Chine.
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Bill Morneau
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Jim Carr

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