Le Devoir

Survivante du cancer, Mai Duong tient sa promesse

- PAULINE GRAVEL

Survivante d’une leucémie, Mai Duong inaugurait hier la fondation Swab The World, qui vise à aider les personnes atteintes d’une maladie du sang à trouver un donneur de cellules souches compatible.

En mai 2014, alors que Mai Duong rechutait d’une leucémie myéloïde aiguë, un appel intitulé « Sauvons Mai Duong» avait été lancé en vain à la communauté asiatique afin de trouver un donneur de moelle osseuse compatible qui aurait permis de procéder à une greffe de cellules souches, le traitement le plus susceptibl­e de sauver Mai. Faute d’avoir rencontré un donneur compatible, les médecins s’étaient rabattus sur une greffe de sang de cordon, une solution plus délicate et plus risquée, mais qui n’exigeait pas un niveau de compatibil­ité aussi élevé, et qui a finalement réussi.

Le cas de Mai Duong avait alors mis en évidence la sous-représenta­tion des donneurs de moelle osseuse (ou cellules souches) non caucasiens dans les 57 registres nationaux qui composent le registre internatio­nal. En fait, 70 % des donneurs inscrits dans ces registres nationaux sont des Caucasiens (des blancs d’origine européenne) alors qu’ils ne représente­nt que 11,5 % de la population mondiale. Seulement 15 % des donneurs de ces banques sont d’origine asiatique, 1,3 % sont Arabes, 1,4 % sont Noirs, 0,9 %, Hispanique­s. « Il est donc extrêmemen­t difficile de trouver un donneur compatible quand on est d’une origine ethnique autre qu’européenne et blanche », souligne Mai Duong.

À l’époque, « je m’étais promis que si je survivais, j’allais aider les patients à trouver un donneur compatible en créant une fondation », déclare-t-elle.

En rémission depuis quatre ans, Mai a mis sur pied une plateforme de communicat­ion dénommée « Swab the World » visant à sensibilis­er le public au don de cellules souches, et sur laquelle des patients de partout dans le monde pourront raconter leur histoire. « Nous pourrons diriger les donneurs qui s’inscriront sur notre plate-forme vers le bon registre, soit celui de leur pays. Les histoires des patients pourront être partagées sur les réseaux sociaux, ce qui permettra de rejoindre encore plus de monde. Par cette plateforme, nous espérons trouver un donneur compatible aux 18 000 patients qui sont actuelleme­nt à la recherche d’un donneur compatible de cellules souches à travers le monde », explique Mme Duong.

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