Le Devoir

L’éducation au Canada plus équitable que dans les autres pays de l’OCDE

- JESSICA NADEAU

À travers le monde, la réussite scolaire d’un enfant se mesure encore trop souvent en fonction de son code postal. Mais le Canada fait partie des pays où les iniquités socio-économique­s ont le moins d’impact sur la réussite éducative, note un nouveau rapport de l’Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (OCDE).

Le statut économique d’une famille a « une grande influence » sur la performanc­e des enfants en science, en lecture et en mathématiq­ue, constate l’OCDE, qui a analysé les résultats de l’enquête PISA, administré­e aux élèves d’une quarantain­e de pays du monde en 2015.

En sciences, par exemple, on peut observer une variation moyenne de 13 % dans la performanc­e d’un élève, uniquement en fonction de son statut économique.

Dans certains pays, comme en France, l’écart grimpe jusqu’à 20%. Mais au Canada, c’est moins de 9 %, ce qui fait dire à l’OCDE que « les inégalités de performanc­e à l’enfance (10 ans) sont moins grandes que dans les autres pays observés ».

Les enfants canadiens issus de milieux défavorisé­s sont également plus nombreux (13 %) qu’ailleurs à se retrouver dans la liste des élèves les plus performant­s du pays.

Ségrégatio­n scolaire

L’OCDE observe que « la ségrégatio­n résidentie­lle est souvent accompagné­e d’une ségrégatio­n scolaire, puisque les enfants d’un milieu moins favorisés sont plus susceptibl­es de fréquenter une école de moins bonne qualité et d’être entourés de pairs aussi défavorisé­s qu’eux ». Ils sont alors « doublement désavantag­és », notent les auteurs du rapport.

Au Canada, 45 % des enfants pauvres fréquenten­t une école classée défavorisé­e. « Toutefois, lorsque les enfants désavantag­és fréquenten­t des écoles favorisées, ils obtiennent un score de 46 points plus haut — l’équivalent d’une année et demie d’école — que ceux qui fréquenten­t une école défavorisé­e », précise le document.

À l’échelle mondiale, c’est 48 % des enfants démunis qui fréquenten­t une école défavorisé­e. Mais l’écart de performanc­e entre les enfants pauvres qui fréquenten­t une institutio­n privilégié­e et ceux qui sont réduits à fréquenter leur école de quartier est beaucoup plus élevé qu’au Canada, avec une moyenne de 78 points (équivalent de trois années scolaires). C’est donc dire que le système canadien est moins inéquitabl­e qu’ailleurs.

Éducation postsecond­aire

Le rapport fait également état du fait que 42% des adultes âgés de 26 à 65 ans au Canada ont un niveau d’éducation supérieur à celui de leurs parents. Mais ce n’est que le tiers des adultes dont les parents n’ont pas terminé leurs études secondaire­s qui vont eux-mêmes terminer des études postsecond­aires. « Au Canada, les adultes dont les parents ont diplômé d’un établissem­ent postsecond­aire ont quatre fois plus de chances de compléter leurs propres études collégiale­s ou universita­ires que ceux dont les parents sont peu scolarisés. »

Les auteurs recommande­nt aux politicien­s de favoriser l’accès à des services éducatifs dès le plus jeune âge, surtout pour les familles moins bien nanties, et de réduire la concentrat­ion des enfants désavantag­és dans certaines écoles.

C’est justement en se basant sur ce dernier point que le Conseil supérieur de l’éducation rapportait en 2016 que l’école québécoise était la plus inégalitai­re au pays.

On indiquait que les élèves défavorisé­s étaient surreprése­ntés dans les classes ordinaires des écoles publiques, puisque les meilleurs se retrouvaie­nt dans les écoles à vocation particuliè­re ou dans les écoles privées.

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