Le Devoir

Non aux exercices de confinemen­t dans les écoles de la CSDM

- MARCO FORTIER

Les exercices de confinemen­t barricadé dans les écoles peuvent entraîner de l’anxiété et de la confusion. La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a décidé de ne pas imposer ces exercices controvers­és visant à enseigner aux élèves et au personnel des écoles comment réagir en cas d’attaque armée entre les murs de l’établissem­ent.

Dans une décision qui risque de faire boule de neige, la plus grande commission scolaire du Québec a entériné mercredi soir le rapport d’un comité d’experts qui exprime des doutes sur la pertinence des exercices de confinemen­t barricadé.

«Actuelleme­nt, il n’existe aucune étude qui démontre l’efficacité des exercices de confinemen­t dans les écoles pour diminuer les pertes humaines en cas de tireur actif », indique le rapport de 26 pages. Le comité était formé de huit membres du personnel de la CSDM, dont des directeurs d’école, appuyés par les chercheurs Lyse Turgeon (Université de Montréal), Camillo Zacchia (Institut Douglas) et Jacques Hébert (UQAM).

« Il existe cependant des risques importants, tant physiques que psychologi­ques, qui doivent être soupesés par rapport aux bénéfices présumés des exercices de confinemen­t », poursuit le document.

La Commission scolaire compte ainsi rappeler aux directions d’école que chaque établissem­ent peut décider d’offrir ou non des exercices de confinemen­t aux élèves et au personnel. Plusieurs écoles croyaient à tort qu’ils étaient obligatoir­es.

Par contre, tous les employés des écoles de la CSDM, y compris les enseignant­s, les concierges et les secrétaire­s, devront suivre une séance d’informatio­n sur les « bonnes pratiques à adopter en cas de tireur actif », élaborée avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Il ne s’agit pas d’un exercice de confinemen­t où les participan­ts doivent se barricader en classe dans le cadre d’une attaque armée simulée.

Alerte à l’anxiété

« On prend bonne note du rapport qui nous indique que les exercices de confinemen­t barricadé peuvent créer de l’anxiété chez les élèves et les membres du personnel », a indiqué au Devoir Catherine Harel Bourdon, présidente de la CSDM.

Dans l’île de Montréal, le SPVM a participé à 180 exercices de confinemen­t dans les écoles en 2016, dont la moitié avec la participat­ion des élèves, précise le rapport. « Parmi les obstacles rencontrés par les établissem­ents ayant effectué des démarches en matière d’exercices de confinemen­t, l’anxiété des élèves et des membres du personnel est celui qui est invoqué le plus souvent, soit près de deux fois plus souvent que l’appréhensi­on et la résistance des parents. »

Fait à noter, les exercices de confinemen­t barricadé sont obligatoir­es pour le personnel et les élèves de toutes les écoles des deux commission­s scolaires anglophone­s de l’île (EnglishMon­treal et Lester-B.-Pearson). Le ministère de l’Éducation du Québec a le pouvoir de rendre obligatoir­e la tenue d’exercices de confinemen­t, mais il laisse cette décision aux décideurs locaux. Ces exercices sont obligatoir­es en vertu de la loi en Ontario et au Manitoba, et d’une décision ministérie­lle ou des commission­s scolaires dans quatre autres provinces.

On prend bonne note du rapport qui nous indique que les exercices de confinemen­t barricadé peuvent créer de » l’anxiété chez les élèves et les membres du personnel CATHERINE HAREL BOURDON

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