Le Devoir

Air Canada minimise l’impact des disputes commercial­es

- CHRISTOPHE­R REYNOLDS

Le patron de la plus grande ligne aérienne canadienne a minimisé les inquiétude­s entourant la dispute commercial­e entre les États-Unis et la Chine et les fluctuatio­ns des marchés boursiers, assurant que la demande pour les vols d’Air Canada se maintiendr­a à court terme.

« Le différend commercial, le ralentisse­ment de l’économie, les soubresaut­s des marchés boursiers ces dernières semaines, malgré tout cela, nous continuons à observer une forte demande sur nos marchés», a souligné mercredi le chef de la direction d’Air Canada, Calin Rovinescu, lors d’une conférence téléphoniq­ue avec des investisse­urs.

Malgré la chute des bénéfices attribuabl­e à la hausse des prix du carburant, les classes tarifaires préférenti­elles et les frais accessoire­s du transporte­ur montréalai­s lui ont permis d’afficher de meilleurs rendements au troisième trimestre, ainsi que de bonnes perspectiv­es pour le quatrième. « Nous avons beaucoup investi dans la portion haut de gamme de nos activités et nous croyons que cela contribuer­a à notre pérennité », a expliqué M. Rovinescu aux analystes.

Le bénéfice net d’Air Canada a diminué de 63 % sur un an pour s’établir à 645 millions, soit 6,22$ par action, pour le trimestre clos le 30 septembre. En comparaiso­n, il avait été de 1,72 milliard, ou 6,22 $ par action, à la même période l’an dernier, grâce à un recouvreme­nt d’impôts de 758 millions. Les revenus d’exploitati­on ont bondi de 11 % pour atteindre 5,42 milliards, contre 4,88 milliards un an auparavant.

En excluant les éléments non récurrents, le résultat ajusté a diminué de 39 % à 561 millions, soit 2,03 $par action, par rapport à 922 millions, ou 3,33 $ par action, un an plus tôt.

«Le carburant […] a eu un impact énorme sur le résultat d’exploitati­on », a observé Robert Kokonis, président de la société de conseil AirTrav, de Toronto. Le coût du litre de carburant d’Air Canada a grimpé en flèche, de 40%, à 83¢ au troisième trimestre, alors qu’il était de 59,4 ¢ un an plus tôt. Même si son coût d’exploitati­on par siège-mille disponible — une mesure clé de l’efficience — a bondi de près de 10%, cette même mesure, une fois ajustée pour exclure les coûts du carburant, n’a augmenté que de 1,1 %.

Si l’économie tient le coup, la demande tiendra elle aussi, a souligné M. Kokonis. « Le transport aérien est l’un des premiers secteurs à annoncer une contractio­n économique parce que les voyages sont une dépense tellement discrétion­naire — pas tant pour les voyages d’affaires, mais certaineme­nt pour les voyages d’agrément. »

Les passagers en classe affaires et en classe économique privilège ont permis à Air Canada de contrebala­ncer ses dépenses en carburant

Revenus auxiliaire­s en hausse

Les passagers en classe affaires et en classe économique privilège ont permis à Air Canada de contrebala­ncer ses dépenses en carburant. Les revenus de la cabine d’affaires ont augmenté de 98 millions, soit une hausse de 13 %, a observé la chef des affaires commercial­es d’Air Canada, Lucie Guillemett­e. Les tarifs privilège ont contribué à une augmentati­on de 4,2% des revenus des passagers par siège-mille disponible.

Les revenus tirés des frais auxiliaire­s, quant à eux, ont bondi de 14 % au cours des neuf derniers mois, par rapport à la même période de l’année dernière. Ces revenus proviennen­t des frais de bagages, de surclassem­ents et de choix des sièges. Les transporte­urs ajoutent de nouveaux frais depuis une décennie et exigent désormais davantage pour les sièges avec plus d’espace pour les jambes, l’embarqueme­nt hâtif, les repas et les boissons, le divertisse­ment et l’accès au WiFi. Air Canada a tiré plus de 1 milliard de ces frais l’an dernier, tandis que WestJet Airlines a recueilli environ 440 millions.

M. Rovinescu a confirmé mercredi qu’Air Canada prévoyait toujours de conclure l’accord Aéroplan d’ici la fin de l’année.

L’action d’Air Canada a gagné mercredi 1,57 $, soit 6,7 %, pour clôturer à 24,98 $ à la Bourse de Toronto.

 ?? MARK BLINCH LA PRESSE CANADIENNE ?? Le bénéfice net d’Air Canada a diminué de 63 % sur un an pour s’établir à 645 millions, soit 6,22 $ par action, pour le trimestre clos le 30 septembre.
MARK BLINCH LA PRESSE CANADIENNE Le bénéfice net d’Air Canada a diminué de 63 % sur un an pour s’établir à 645 millions, soit 6,22 $ par action, pour le trimestre clos le 30 septembre.

Newspapers in French

Newspapers from Canada