Air Canada minimise l’impact des disputes commerciales
Le patron de la plus grande ligne aérienne canadienne a minimisé les inquiétudes entourant la dispute commerciale entre les États-Unis et la Chine et les fluctuations des marchés boursiers, assurant que la demande pour les vols d’Air Canada se maintiendra à court terme.
« Le différend commercial, le ralentissement de l’économie, les soubresauts des marchés boursiers ces dernières semaines, malgré tout cela, nous continuons à observer une forte demande sur nos marchés», a souligné mercredi le chef de la direction d’Air Canada, Calin Rovinescu, lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs.
Malgré la chute des bénéfices attribuable à la hausse des prix du carburant, les classes tarifaires préférentielles et les frais accessoires du transporteur montréalais lui ont permis d’afficher de meilleurs rendements au troisième trimestre, ainsi que de bonnes perspectives pour le quatrième. « Nous avons beaucoup investi dans la portion haut de gamme de nos activités et nous croyons que cela contribuera à notre pérennité », a expliqué M. Rovinescu aux analystes.
Le bénéfice net d’Air Canada a diminué de 63 % sur un an pour s’établir à 645 millions, soit 6,22$ par action, pour le trimestre clos le 30 septembre. En comparaison, il avait été de 1,72 milliard, ou 6,22 $ par action, à la même période l’an dernier, grâce à un recouvrement d’impôts de 758 millions. Les revenus d’exploitation ont bondi de 11 % pour atteindre 5,42 milliards, contre 4,88 milliards un an auparavant.
En excluant les éléments non récurrents, le résultat ajusté a diminué de 39 % à 561 millions, soit 2,03 $par action, par rapport à 922 millions, ou 3,33 $ par action, un an plus tôt.
«Le carburant […] a eu un impact énorme sur le résultat d’exploitation », a observé Robert Kokonis, président de la société de conseil AirTrav, de Toronto. Le coût du litre de carburant d’Air Canada a grimpé en flèche, de 40%, à 83¢ au troisième trimestre, alors qu’il était de 59,4 ¢ un an plus tôt. Même si son coût d’exploitation par siège-mille disponible — une mesure clé de l’efficience — a bondi de près de 10%, cette même mesure, une fois ajustée pour exclure les coûts du carburant, n’a augmenté que de 1,1 %.
Si l’économie tient le coup, la demande tiendra elle aussi, a souligné M. Kokonis. « Le transport aérien est l’un des premiers secteurs à annoncer une contraction économique parce que les voyages sont une dépense tellement discrétionnaire — pas tant pour les voyages d’affaires, mais certainement pour les voyages d’agrément. »
Les passagers en classe affaires et en classe économique privilège ont permis à Air Canada de contrebalancer ses dépenses en carburant
Revenus auxiliaires en hausse
Les passagers en classe affaires et en classe économique privilège ont permis à Air Canada de contrebalancer ses dépenses en carburant. Les revenus de la cabine d’affaires ont augmenté de 98 millions, soit une hausse de 13 %, a observé la chef des affaires commerciales d’Air Canada, Lucie Guillemette. Les tarifs privilège ont contribué à une augmentation de 4,2% des revenus des passagers par siège-mille disponible.
Les revenus tirés des frais auxiliaires, quant à eux, ont bondi de 14 % au cours des neuf derniers mois, par rapport à la même période de l’année dernière. Ces revenus proviennent des frais de bagages, de surclassements et de choix des sièges. Les transporteurs ajoutent de nouveaux frais depuis une décennie et exigent désormais davantage pour les sièges avec plus d’espace pour les jambes, l’embarquement hâtif, les repas et les boissons, le divertissement et l’accès au WiFi. Air Canada a tiré plus de 1 milliard de ces frais l’an dernier, tandis que WestJet Airlines a recueilli environ 440 millions.
M. Rovinescu a confirmé mercredi qu’Air Canada prévoyait toujours de conclure l’accord Aéroplan d’ici la fin de l’année.
L’action d’Air Canada a gagné mercredi 1,57 $, soit 6,7 %, pour clôturer à 24,98 $ à la Bourse de Toronto.