GM résiste à la guerre commerciale
General Motors (GM) a agréablement surpris en annonçant un gros bénéfice alimenté par une solide demande pour ses opulentes Cadillac en Chine, ses pick-up et 4x4 de ville aux États-Unis, dont il a augmenté les prix pour limiter l’impact des surtaxes sur les matières premières.
Le premier constructeur automobile américain a annoncé un bénéfice net de 2,53 milliards contre une perte nette de 2,98 milliards à la même période en 2017, due à des dépréciations d’actifs liées à la cession de sa marque européenne Opel au groupe français Peugeot. Ce résultat s’est traduit par un bénéfice par action ajusté de 1,87 $US. Le chiffre d’affaires, lui, a progressé de 6,4 % à 35,8 milliards.
GM a réussi à apaiser les investisseurs, inquiets de la rentabilité future des groupes automobiles en raison du plafonnement du marché américain et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les deux premiers marchés automobiles au monde. La semaine dernière, Ford avait également surpris agréablement les marchés en maintenant ses prévisions annuelles, en dépit de difficultés en Europe, en Chine et en Amérique latine.
GM explique être parvenu à augmenter le prix moyen de ses voitures en Amérique du Nord, et en l’occurrence aux États-Unis, où ses ventes ont pourtant baissé de 11 % à 694 638 unités au troisième trimestre. Mais le géant de Detroit a amélioré ses marges, le prix moyen d’un véhicule, notamment des grosses voitures (pick-up, 4x4 de ville et crossovers), ayant augmenté de 800 $US sur un an, à 36 000 $US.
En Chine, où les ventes trimestrielles ont diminué de 14,9 % à 835 934, GM a observé une nette hausse de la demande pour sa marque haut de gamme Cadillac, qui y symbolise le luxe à l’américaine. Le constructeur y a ainsi enregistré un bénéfice opérationnel « record » malgré le ralentissement de la croissance.
Au final, GM a engrangé 1 milliard de dollars inattendus, ce qui lui a permis de limiter les coûts (400 millions) des surtaxes de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium importés imposées par le président Donald Trump. La facture sera de plus d’un milliard pour l’ensemble de l’année.
Dans une conférence téléphonique avec des journalistes, la nouvelle directrice financière Dhivya Suryadevara a assuré que GM allait poursuivre sa politique de hausse des prix, en dépit du relèvement des taux d’intérêt américain qui pourrait dissuader les ménages de souscrire à de nouveaux prêts, notamment automobiles. « Nous allons continuer à prendre des mesures pour atténuer les vents contraires que sont la volatilité des taux de change et les coûts des matières premières », a-t-elle déclaré.
GM veut par exemple réduire ses effectifs en Amérique du Nord à l’aide d’un plan de départs volontaires auquel sont admissibles 36 % des 50 000 salariés de cette région et n’exclut pas des licenciements secs.