Le Devoir

Bêtes et bêtises, ou le choix du chien

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La SEPAQ, alléchée par l’appât d’une nouvelle clientèle payante, se prépare, à la suite d’une expériment­ation qui semble avoir comblé les canidés en laisse, à ouvrir la presque totalité des parcs de son réseau aux chiens… accompagné­s, bien entendu. Un désastre dans la mesure où lesdits parcs sont des lieux de préservati­on et de conservati­on — dans lesquels des animaux sauvages survivent à l’envahissem­ent humain (et à ses bêtes domestiqué­es). Ces parcs constituen­t l’un des rares lieux non envahis par le syndrome de l’enfant-chien avec des laisses pouvant atteindre une dizaine de mètres !

Si une exception à cette mansuétude commercial­e et toute bête quant aux visées des parcs pouvait être mise en avant, ce serait assurément au parc du Montcomme Saint-Bruno qui, tellement proche des plus grands centres urbains du Québec, se trouve déjà sursollici­té. En plus, le sommet du mont Saint-Bruno possède des tours de communicat­ion exigeant que des véhicules s’y rendent et la présence de plusieurs résidences privées dans le parc génère des vaet-vient de la part des propriétai­res et des employés des compagnies, nombreuses, qui les desservent. Ces nuisances sont spécifique­s à Saint-Bruno.

Soit dit en passant, on aurait tort de nous voir comme des ennemis des « animaux » alors que c’est une gestion assurément trop étroite et à courte vue, selon nous, que nous dénonçons. Nous réclamons que les chiens demeurent sur la parcelle privée de ceux qui les ont choisis — pour le meilleur et pour le pire. On se souviendra que la SEPAQ, pas toujours rigoureuse dans son approche clientélis­te, avait pourtant refusé l’accès de ses parcs aux chevaux ! À cette étape [...] plutôt que de laisser les langues saliver sur de gigantesqu­es « parcs à chiens », il faudrait [...] laisser aux animaux sauvages leur territoire, déjà riquiqui, et préserver pour les humains épris de nature un peu de quiétude par-delà les jappements et autres grincement­s de dents. Il est urgent d’exclure les chiens, et ce qui vient avec, du parc du MontSaint-Bruno avant la date fatidique du 17 mai 2019. Notre NON est catégoriqu­e !

Ramon Vitesse,

Saint-Bruno de Montarvill­e, le 26 octobre 2018

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