Radio-Canada restructure sa direction de l’information
Dominique Poirier effectue un retour chez le diffuseur public
À son 101e jour en poste, la directrice générale de l’information de RadioCanada, Luce Julien, a dévoilé des « changements importants » à la structure de direction qu’elle chapeaute. Elle y met entre autres l’accent sur l’innovation numérique et sur une meilleure cohésion entre les différentes plateformes du diffuseur public.
Dans un message détaillé envoyé aux employés mercredi, Mme Julien, qui a succédé à Michel Cormier en mai après avoir occupé le poste de rédactrice en chef du Devoir, a annoncé un changement de garde pour une dizaine de postes clés de l’information.
« Oui, j’ai retouché à tout, je voulais une portée de gestion très claire. Je veux mettre en valeur l’innovation numérique partout. Je veux renforcer la collaboration », a-t-elle résumé.
« Un trio fort »
Au coeur de la refonte, il y a une nouvelle structure de tête. Sous la première rédactrice en chef Ginette Viens se trouvent désormais Sébastien Perron, qui chapeautera toute la radio et la balado, ainsi que l’ancienne journaliste et animatrice Dominique Poirier, qui effectue un retour à Radio-Canada après avoir été déléguée du Québec à New York puis commissaire aux relations internationales à la Ville de Montréal.
Mme Poirier sera directrice du déploiement journalistique des nouvelles et planifiera la couverture de l’actualité régionale, nationale et internationale.
Au lieu de multiplier les postes appelés dans le jargon des « premières directions », Luce Julien a donc préféré « bâtir un trio fort » qui pourra mieux travailler main dans la main et penser à toutes les plateformes de Radio-Canada. « C’est une structure qui n’a jamais existé telle qu’elle est là », assure-t-elle.
Parmi les autres nominations, notons celle de Crystelle Crépeau à la première direction de l’info numérique, de Sylvain Schreiber à la direction des affaires publiques et de Paule Genest comme première directrice d’ICI RDI. Cette dernière aura « la mission complexe de piloter le chantier qui assurera la pérennité de la chaîne », selon Luce Julien.
Un effort particulier sera aussi mis sur la gestion des ressources humaines, un enjeu complexe à Radio-Canada.
« Mais ma structure est vraiment basée sur la complémentarité de l’équipe. Je suis allé chercher les forces de chacun », explique Luce Julien, qui a passé l’essentiel de sa carrière à Radio-Canada.
Il est fréquent de voir des journalistes quitter le métier pour les relations de presse ou la politique. L’inverse est plus rare, toutefois. Dominique Poirier voitelle un enjeu éthique à son retour à l’information ?
«Là où il faut faire attention, c’est que je n’ai jamais été en politique. J’étais fonctionnaire. J’étais dans la stratégie des ministères, dans les stratégies de la Ville de Montréal aux relations internationales, mais je n’étais pas dans les cabinets, je n’ai jamais eu une approche partisane des choses par rapport à la politique », dit Mme Poirier, qui a quitté son poste dans l’administration montréalaise il y a un an.
Si elle estime qu’il a été bénéfique pour elle de prendre ses distances du monde de l’information, elle est consciente que les choses ne se font plus de la même manière qu’il y a dix ans. «J’ai vu la transformation qui s’exerce sur l’information […] Et de façon plus fondamentale, je ne suis pas insensible aux attaques frontales qu’on exerce sur la profession de journaliste en général. Il y a péril en la demeure. Ma contribution sera bien humble, mais c’est ce que je souhaite aussi faire, défendre notre métier de journaliste. »