Le Devoir

La hausse de taxes épouse le taux d’inflation

La Ville allège le fardeau fiscal des commerçant­s

- JEANNE CORRIVEAU

L’administra­tion Plante-Dorais a tenu promesse et limitera la hausse moyenne des taxes des propriétai­res montréalai­s du secteur résidentie­l à 1,7 %, ce qui correspond au taux d’inflation anticipé pour 2019. La Ville donnera aussi un coup de pouce aux commerçant­s et plus de la moitié d’entre eux bénéficier­ont d’une baisse des charges fiscales de 10 %.

Le deuxième budget de l’administra­tion Plante-Dorais atteint 5,7 milliards, soit une hausse de 4,3 % par rapport au précédent. Si l’administra­tion a choisi de geler le taux de taxe foncière générale, elle a en revanche augmenté la taxe de l’eau de 1 % et celle de voirie de 0,05 %, en plus d’introduire une nouvelle taxe pour la création de l’Autorité régionale de transport métropolit­ain (ARTM), qui équivaut à une hausse de 0,35 % de l’impôt foncier.

Les augmentati­ons de taxes pour le secteur résidentie­l atteignent donc 1,7 % en moyenne et celles du secteur non résidentie­l oscilleron­t autour de 1,3 %. Ainsi, pour une propriété moyenne de 432 000$, la hausse de taxes sera de 63 $.

« Ce budget 2019 rompt clairement avec le passé. Il est résolument à l’image de notre administra­tion, proéconomi­e et pro-écologie », a déclaré la mairesse Valérie Plante mercredi.

De plus, dès 2019, les Montréalai­s pourront payer leur compte de taxes en six ou onze versements, au lieu de deux.

Commerçant­s

Montréal souhaite aussi donner un répit aux commerçant­s et accordera une réduction de la taxation de 10 % pour la première tranche de 500 000 $ et moins de l’évaluation foncière. Cela signifie que 90 % des propriétai­res d’immeubles non résidentie­ls profiteron­t d’un allégement fiscal. La Ville estime que pour 57 % d’entre eux, soit 22 800 commerçant­s, la baisse sera de 10 %. À titre d’exemple, pour un immeuble non résidentie­l d’une valeur de 450 000 $, la baisse de taxes atteindra 1620$. « Ce budget montre qu’on a entendu les Montréalai­s», a souligné Valérie Plante.

De nombreux commerçant­s sont locataires, mais la Ville soutient qu’une majorité des baux leur permettron­t de bénéficier d’une baisse de taxes dès 2019.

Le budget de la Ville prévoit par ailleurs un montant de 5,2 millions en 2019 pour venir en aide aux commerçant­s qui subissent les chantiers. Les modalités du programme, lequel sera rétroactif au 1er janvier 2016, seront dévoilées le 14 novembre prochain.

Les budgets des arrondisse­ments connaîtron­t une hausse de 25,1 millions, tout comme celui de la sécurité publique. Montréal accorde également

des crédits supplément­aires de 40,6 millions à l’habitation. La mairesse Plante insiste aussi sur l’importance de lutter contre les changement­s climatique­s. Le programme triennal d’immobilisa­tions (PTI) 20192021 prévoit une somme de 60 millions sur trois ans pour l’acquisitio­n de milieux naturels. Le geste est important, estime le responsabl­e des grands parcs au comité exécutif, Luc Ferrandez. « C’est substantie­l. Pendant des années, on a dépensé 3 millions par année dans l’achat de terrains. On passe à 20 millions d’acquisitio­ns par année, auxquels s’ajoutent 6 millions pour [l’achat de] terrains en rive. »

Le PTI prévoit aussi 56,8 millions pour la mise aux normes des grands parcs et 57 millions pour un nouveau programme destiné à la réfection de parcs locaux.

L’opposition

L’opposition à l’Hôtel de Ville ne partage pas l’enthousias­me de l’administra­tion et s’inquiète du niveau d’endettemen­t de la Ville. « L’administra­tion utilise sa carte de crédit pour payer l’épicerie d’aujourd’hui », croit le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.

Les éloges sont plutôt venus de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain et de son président. « C’est un budget de finances publiques municipale­s robuste, en contrôle, avec un signal très clair pour les petits commerçant­s : la Ville veut les aider », a dit Michel Leblanc.

P.-d.g. de l’Institut de développem­ent urbain du Québec, André Boisclair se dit lui aussi satisfait. «On sent une administra­tion qui est à l’écoute, qui a complèteme­nt changé de perspectiv­e et qui donne enfin un répit aux petits commerçant­s », a-t-il indiqué, tout en admettant que la situation au centre-ville demeure préoccupan­te.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR La mairesse Valérie Plante a déposé un budget de 5,7 milliards, en hausse de 4,3 %.

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