François Macerola s’est éteint
François Macerola, le « diplomate » qui a été à la tête d’importantes institutions culturelles québécoises et canadiennes, s’est éteint jeudi à l’âge de 76 ans.
«Sur chaque tribune où il a eu la chance de monter, il voulait donner toute la place aux créateurs », se remémore Isabelle Melançon, députée libérale de Verdun, qui était directrice des communications à la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pendant les années de présidence de M. Macerola.
L’avocat de formation a amorcé sa carrière dans les années 1970 à l’Office national du film du Canada (ONF), où il s’est vu confier en 1976 le poste de directeur du programme français. Gravissant les échelons, il en prend la tête jusqu’en 1988. Deux ans plus tard, il fait un saut dans le secteur privé en devenant directeur général de Malofilm Distribution.
Même après son départ, François Macerola restera « très attaché » à l’ONF, confie son actuel président, Claude Joli-Coeur, qui le qualifie de « visionnaire» et de «rassembleur». «Il a beaucoup influencé toute l’évolution des politiques publiques en matière de financement. »
Pour le producteur Pierre Even — derrière C.R.A.Z.Y. et Bon cop, bad cop 2 — M. Macerola a été une personne « charnière », lui ouvrant les portes du monde du cinéma québécois en le «prenant sous son aile ». Il se souvient de la force de persuasion de l’homme, mais aussi de son optimisme et de la confiance qu’il témoignait envers ses collègues.
En 1995, M. Macerola prend les commandes de Téléfilm Canada jusqu’en 2001. En 1998, il tente néanmoins de se faire élire dans la circonscription lavalloise de Vimont sous les couleurs du Parti libéral du Québec (PLQ), mais en vain. Au cours de son mandat, le gestionnaire instaure les « primes à la performance » pour les films financés par l’organisme et encourage la coproduction d’oeuvres entre différents pays. Il était « un grand serviteur » de l’industrie culturelle au pays, soucieux de la faire rayonner ailleurs sur la planète, se souvient Jean-Claude Mahé, directeur des affaires publiques et gouvernementales à Téléfilm Canada.
Après un court passage comme avocat au sein de Patrimoine canadien et comme président de la commission politique du PLQ, François Macerola rejoint en 2003 le Cirque du Soleil, à titre de vice-président aux affaires juridiques et commerciales puis de producteur exécutif.
Entre 2004 et 2008, il devient président du conseil d’administration de la Place des Arts pour ensuite être nommé à la présidence de la SODEC. Son mandat prend fin en 2013, alors remplacé par Monique Simard, nommée par le gouvernement péquiste.
Le premier ministre François Legault a salué sur Twitter un « grand connaisseur culturel et grand jouisseur de la vie ».