Le Devoir

Les mises en chantier ont augmenté en octobre

- À OTTAWA

Une augmentati­on des projets résidentie­ls à habitation­s multiples — copropriét­és, immeubles d’appartemen­ts et maisons en rangée — a contribué à faire progresser la cadence annuelle des mises en chantier en octobre au Canada, a indiqué jeudi la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL).

L’agence fédérale a estimé que le taux annuel désaisonna­lisé de mises en chantier s’était établi à 205 925 unités le mois dernier, contre 189 730 en septembre. Les économiste­s tablaient sur un taux annuel de 200 000, selon les prévisions recueillie­s par Thomson Reuters Eikon. La SCHL a précisé que la moyenne mobile de six mois du nombre mensuel désaisonna­lisé et annualisé de mises en chantier d’habitation­s avait été de 206 171 en octobre, en baisse par rapport à 207 809 en septembre.

Sal Guatieri, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux, estime que le marché de l’habitation continue de se stabiliser après avoir dû composer, plus tôt cette année, avec des règles plus strictes en matière de prêts hypothécai­res. Il reste cependant en bonne santé, malgré des taux d’intérêt plus élevés. « Le rapport confirme que la constructi­on de logements, même si elle ralentit, reste saine et supérieure aux taux de formation de ménages à long terme, étayée par des tendances démographi­ques solides», a écrit M. Guatieri.

Royce Mendes, économiste à la CIBC, souligne quant à lui que la croissance en octobre était attribuabl­e au logement collectif. «Une hausse des mises en chantier au cours d’un mois est un facteur positif pour l’estimation de la santé économique, écrit-il. Mais étant donné que cette hausse est attribuabl­e à une augmentati­on des projets résidentie­ls à unités multiples et à une baisse des maisons individuel­les, il est possible que les dernières données sur les mises en chantier ne soient pas durables. »

À cause du cocktail de règles hypothécai­res plus strictes et de hausses des taux d’intérêt, les mises en chantier pourraient bien devenir un frein à l’économie en 2019 ROYCE MENDES

« À cause du cocktail de règles hypothécai­res plus strictes et de hausses des taux d’intérêt, les mises en chantier pourraient bien devenir un frein à l’économie en 2019 », conclut-il.

Le rythme désaisonna­lisé et annualisé des mises en chantier résidentie­lles dans les centres urbains a augmenté de 8,6%, pour atteindre 191 964 unités. Dans le segment des logements collectifs, le nombre mensuel désaisonna­lisé et annualisé de mises en chantier s’est accru de 16,8 %, alors qu’il a diminué de 10,7 % dans le segment des maisons individuel­les, a indiqué la SCHL.

Dans la région de Montréal, le bilan des mises en chantier depuis le début de 2018 fait état d’une très légère croissance, essentiell­ement du côté du segment des logements locatifs. Cette hausse est alimentée par le vieillisse­ment de la population, qui continue de favoriser la constructi­on de résidences pour personnes âgées, indique la SCHL. Les taux d’inoccupati­on relativeme­nt faibles sur le marché locatif incitent aussi la constructi­on de nouvelles habitation­s locatives dans la métropole.

Plus tôt cette semaine, la SCHL a dit s’attendre à ce que l’activité sur le marché immobilier ralentisse au cours des deux prochaines années. Elle prévoit que les mises en chantier de logements individuel­s et multiples tomberont à entre 193 700 et 204 500 en 2019, tandis que les ventes devraient se situer à entre 478 400 et 497 400 unités. Les prix, quant à eux, devraient se situer entre 501 400 $ et 521 600 $.

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