Le Devoir

La fin des Redmen ?

L’Université McGill songe à renommer ses équipes sportives

- JOHN CHIDLEY-HILL

Ross Montour a déclaré que le moment était venu pour l’Université McGill de changer le nom de ses équipes sportives.

Montour, le chef du Conseil mohawk de Kahnawake, a déclaré que la communauté amérindien­ne située dans la couronne sud de Montréal accueiller­ait favorablem­ent la décision de McGill de cesser d’utiliser le nom «Redmen» pour ses équipes sportives masculines.

Son souhait pourrait être exaucé d’ici la fin de l’année, puisqu’une pétition récemment mise en ligne par l’Associatio­n étudiante de l’Université McGill (SSMU) a amassé jusqu’ici près de 10 000 signatures et permis la mise sur pied d’un référendum au sein de la population estudianti­ne sur l’enjeu vendredi.

« C’est le bon moment, a dit Montour mercredi. C’est un signe encouragea­nt. Le fait que la pétition existe et que des gens soient prêts à porter cette cause, ça me rend très heureux, vraiment.

« Je crois que la mentalité des gens a changé au fil du temps. Les gens se posent maintenant la question: “Vraiment, est-ce que c’est OK ?” »

Les équipes masculines de l’Université McGill sont appelées les «Redmen » alors que les équipes féminines portent le nom de « Martlets » — un oiseau héraldique anglais qui ressemble à un martinet.

Le nom « Redmen » remonte aux années 1920. Certains ex-étudiants considèren­t que le nom fait référence aux uniformes rouges ou encore aux cheveux roux du fondateur écossais de l’université, James McGill, et non pas

La communauté amérindien­ne de Kahnawake accueiller­ait favorablem­ent la décision de McGill de cesser d’utiliser le nom « Redmen »

au terme péjoratif employé pour décrire les Amérindien­s.

«J’ai déjà entendu les arguments voulant que le nom soit seulement attribuabl­e à la couleur des uniformes, mais je crois que c’est assez faible, a évoqué Montour. Ça date d’une autre époque, quand c’était OK d’utiliser ce genre de nom. »

Mais l’histoire les contredit. Jusqu’aux années 1950, les équipes masculines et féminines étaient surnommées respective­ment les « Indiens » et les « Squaws ». Plusieurs équipes sportives de l’Université McGill ont aussi utilisé un logo qui dépeignait un Amérindien portant une coiffe en plumes pendant les années 1980, mais l’institutio­n l’a aboli en 1992.

Après le référendum qui se déroulera de vendredi à lundi, la SSMU prévoit de publier des lettres de soutien de groupes hors campus, avant que le vice-recteur aux études universita­ires de McGill, Christophe­r Manfredi, discute de cet enjeu avec un groupe de travail au début du mois de décembre.

Une décision sera ensuite prise afin de déterminer si l’université doit poursuivre le processus afin de changer le nom de ses équipes sportives.

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