« On doit beaucoup à cet homme-là »
Citoyens et p0liticiens rendent hommage à l’ancien premier ministre Bernard Landry, exposé en chapelle ardente
La famille de Bernard Landry est émue par les nombreux témoignages d’affection du public, alors que des centaines de Québécois sont venus rendre hommage à l’ancien premier ministre exposé en chapelle ardente lundi.
Malgré le froid mordant de novembre, ils étaient nombreux à faire la queue sur le parvis de la basilique Notre-Dame dans le Vieux-Montréal pour aller présenter leurs condoléances à la famille de Bernard Landry. Des gens qui l’ont admiré, qui l’ont parfois croisé ou dont il a changé la vie, sans même le savoir. « On lui doit beaucoup, à cet homme-là ; je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui s’il n’y avait pas eu des gens comme lui », affirme Claire Bouchard.
« Quand il me voyait, il m’appelait par mon nom, on faisait des jokes ensemble », se souvient avec reconnaissance Arthur Dugré.
« On est venus pour René Lévesque, pour Jacques Parizeau et aujourd’hui, nous sommes là pour Bernard Landry. C’est une façon de rendre hommage à ce grand homme », répondent à leur tour Philippe Pinson et Suzette Lavoie.
Leur présence a été un baume pour la famille, qui a tenu à remercier les Québécois pour tous ces témoignages. « Au cours des dernières semaines, nous avons reçu des histoires, des anecdotes, des sanglots qui en disent long sur l’impact qu’il a eu dans la vie des gens de son pays », a soutenu au nom de la famille sa fille, Pascale Landry, dans une brève allocution aux médias lundi midi.
« La vague de sympathie m’a beaucoup surprise et étonnée, mais réconfortée. Ce que j’aime voir, c’est qu’il y a des gens de tous les horizons qui nous ont témoigné leurs sympathies. Des gens de partout au Québec, de partout dans le monde, des gens de toutes origines sociales, des jeunes et des vieux. C’est vraiment dans la diversité du Québec que l’oeuvre de papa se répercute. »
Son père aurait apprécié, dit-elle. « Je ne sais pas s’il serait étonné, mais il serait très, très content. »
De nombreux dignitaires ont également défilé devant le cercueil de l’ancien premier ministre. « Je me sens très émue. On salue un grand Québécois, qui a servi le Québec sans réserve», a déclaré Pauline Marois, première femme à avoir dirigé le Québec.
Même ses adversaires politiques n’avaient que de bons mots. « M. Landry avait beaucoup d’intelligence et de talent, il avait de la repartie et beaucoup de convictions aussi, a affirmé l’ancien premier ministre Jean Charest, qui a croisé le fer avec lui à de nombreuses reprises à l’Assemblée nationale. Il va beaucoup manquer aux Québécois. »
L’ex-ministre des Relations internationales et de la Francophonie Christine St-Pierre parlait également d’un « homme d’une grande stature » qui a marqué le Québec. « Le Québec et la grande famille politique sont en deuil. Dans ces moments-là, il faut s’élever au-dessus de la partisanerie. »
La dépouille de M. Landry a d’abord été exposée en chapelle ardente à l’Assemblée nationale à Québec samedi. Des centaines de personnes, dont le nouveau premier ministre, François Legault, y ont également présenté leurs condoléances à la famille.
Des funérailles d’État se tiendront mardi après-midi à la basilique NotreDame. À quoi faut-il s’attendre comme cérémonie? «Vous allez reconnaître M. Landry », répond Annick Bélanger, ancienne attachée de presse et amie, qui représentait la famille auprès du gouvernement pour l’organisation de l’événement.
Par ailleurs, l’UQAM a salué son ancien professeur à sa façon, en annonçant lundi le Fonds Bernard-Landry, qui permettra de soutenir l’UQAM et ses étudiants.