Un cessez-le-feu à Gaza
Le mouvement islamiste Hamas et les groupes armés palestiniens ont annoncé mardi soir un cessez-le-feu avec Israël conclu indirectement sur intercession égyptienne, après le plus sévère affrontement entre les deux camps depuis la guerre de 2014.
« Les efforts de l’Égypte ont permis d’aboutir à un cessez-le-feu entre la résistance et l’ennemi sioniste, et la résistance le respectera aussi longtemps que l’ennemi sioniste le respectera », ont annoncé les groupes dans un communiqué commun.
Aucune confirmation n’a été obtenue de la part d’Israël, qui se garde généralement de corroborer directement des accords de trêve avec ses ennemis palestiniens.
Seul le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, a publié un communiqué pour démentir avoir soutenu un arrêt des opérations israéliennes.
Gaza et le territoire israélien alentour ont connu entre lundi après-midi et mardi une escalade faisant redouter une quatrième guerre depuis 2008 dans l’enclave sous blocus coincée entre l’État hébreu, l’Égypte et la Méditerranée.
En moins de vingt-quatre heures, au moins sept Palestiniens ont été tués et vingt-six blessés par la riposte israélienne aux centaines de roquettes tirées de Gaza, qui ont fait un mort et des dizaines de blessés en territoire israélien.
De toutes les flambées de violences récentes, celle-ci a paru la plus susceptible de réduire à néant les efforts déployés depuis des mois par l’ONU et l’Égypte, intermédiaire historique à Gaza, pour forger une trêve durable entre Israël et le Hamas, qui gouverne sans partage l’enclave.
Ces efforts se sont poursuivis cette fois encore en plein accès de tensions.
Des roquettes ont continué mardi à décoller du territoire palestinien vers Israël, d’où se sont poursuivies les frappes contre des positions dans l’enclave.
Mais les échanges se sont faits moins nourris après les hostilités qui ont duré jusqu’à mardi matin.
Des dizaines de milliers d’Israéliens d’Ashkélon et d’autres localités proches de l’enclave ont passé la nuit au rythme ininterrompu des sirènes les précipitant vers les abris ou les y confinant.
La bande de Gaza a, elle, résonné toute la nuit des frappes israéliennes. Ces frappes ont réduit à l’état de ruines des bâtiments de plusieurs étages, comme le siège de la télévision du Hamas, anéanti dans des éclairs lumineux par de puissantes explosions soulevant d’immenses panaches de fumée et de poussière.
La vie était pratiquement paralysée mardi dans l’enclave habituellement grouillante, dans l’appréhension d’une guerre aussi dévastatrice qu’en 2014. L’école a été annulée aussi bien dans Gaza que dans les localités israéliennes voisines de l’enclave éprouvée par les guerres, la pauvreté, les pénuries et le chômage.
Depuis lundi, l’armée israélienne a dénombré environ 460 tirs de roquettes et d’obus de mortier, dont une centaine ont été interceptés par son système de défense antimissile, et a dit avoir frappé en retour 160 positions militaires du Hamas et de son allié, le Djihad islamique.
L’escalade des derniers jours a fait redouter une quatrième guerre depuis 2008