Le Devoir

Au moins 50 morts dans un attentat à Kaboul

- USMAN SHARIFI ET LAURENT ABADIE À KABOUL AGENCE FRANCE-PRESSE

Un attentat-suicide au cours d’un rassemblem­ent religieux a fait au moins 50 morts et 72 blessés mardi à Kaboul, une attaque parmi les plus meurtrière­s de l’année dans la capitale afghane.

Les Afghans célébraien­t mardi la naissance du prophète Mahomet et la journée était fériée dans leur pays. Un millier de personnes, selon le responsabl­e de la salle où s’est produite l’explosion, s’étaient réunies en fin de journée pour les célébratio­ns.

Des « oulémas venus de tout le pays et de nombreuses autres personnes participai­ent à la cérémonie », a dit à l’AFP le porte-parole du ministère de la Défense, Najib Danish.

«Une récitation du Coran était en cours quand la bombe a explosé », a témoigné auprès de l’AFP Mohammad Hanif, un étudiant en lectures religieuse­s. «C’était le chaos, beaucoup criaient. Nous avons transporté les blessés dans les ambulances et beaucoup de morts sont des jeunes », a-t-il poursuivi, ses vêtements couverts de sang.

L’attentat n’a pour l’heure pas été revendiqué, mais le groupe armé État islamique, des extrémiste­s sunnites, est le plus souvent à l’origine des attaquessu­icide en Afghanista­n.

« Les ennemis de l’islam ont mené une attaque terroriste ayant visé la cérémonie célébrant l’anniversai­re du prophète Mahomet. C’est un crime impardonna­ble, dans lequel un certain nombre d’érudits religieux et d’autres compatriot­es sont devenus des martyrs et ont été blessés », a condamné le président Ashraf Ghani dans un communiqué. Il a décrété pour mercredi une journée de deuil national.

Négociatio­ns

Cet attentat survient à un moment où le pays est toujours englué dans une spirale de violence, mais où des espoirs de pourparler­s de paix entre gouverneme­nt et talibans pourraient poindre.

Les talibans ont affirmé lundi s’être entretenus la semaine dernière avec des responsabl­es américains pour mettre fin au conflit afghan, soulignant cependant qu’aucun accord n’avait été trouvé sur « aucune question ».

Et l’envoyé américain pour la paix en Afghanista­n, Zalmay Khalilzad, a dit dimanche espérer un accord de paix dans les cinq mois, alors même que les insurgés multiplien­t les attaques contre les forces gouverneme­ntales. Environ 30 000 soldats et policiers afghans ont été tués depuis 2015, a révélé le président Ghani.

Ce souhait d’une échéance courte souligne un sentiment d’urgence croissant à la Maison-Blanche. Sans oublier que les États-Unis sont confrontés à la concurrenc­e de la Russie. Ce mois-ci, Moscou a accueilli des pourparler­s internatio­naux sur l’Afghanista­n auxquels ont participé les talibans.

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