Le Devoir

Une députée caquiste travaille toujours pour une entreprise de Shawinigan

- MARCO BÉLAIR-CIRINO CORRESPOND­ANT PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

La nouvelle élue caquiste Marie-Louise Tardif partage sa semaine de travail — et des meubles de l’Assemblée nationale — entre son bureau de circonscri­ption et l’entreprise de gestion Parc de l’île Melville Shawinigan inc.

Près de deux mois après avoir été élue dans la circonscri­ption de Laviolette– Saint-Maurice, Mme Tardif travaille environ douze heures par semaine dans l’organisme à but non lucratif, et ce, afin d’y assurer une « transition tranquille » entre elle et son remplaçant, a expliqué un attaché de presse de l’aile parlementa­ire caquiste au Devoir, mardi soir. « Mme Tardif avait beaucoup de semaines de vacances accumulées », a-til ajouté, laissant entrevoir qu’elle demeurera sur la liste des salariés de l’entreprise encore quelque temps.

Le nom de Marie-Louise Tardif apparaissa­it toujours mardi soir, accolé au titre de « présidente-directrice générale », sur le site Web du Parc de l’île Melville, même si le premier ministre, François Legault, l’a désignée le 7 novembre dernier adjointe parlementa­ire du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour.

Le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éthique, Jean Rousselle, a demandé à la commissair­e à l’éthique et à la déontologi­e, Ariane Mignolet, d’ouvrir une enquête au sujet du cumul d’emplois de Mme Tardif. Celleci s’est exécutée.

L’élu libéral lui a pointé les articles 11 et 36 du Code d’éthique et de déontologi­e des membres de l’Assemblée nationale.

Éléments reprochés

Le premier proscrit à un député d’occuper « tout emploi, tout poste ou toute autre fonction auquel correspond une rémunérati­on ou un avantage tenant lieu de rémunérati­on [notamment au sein] d’un organisme public ». L’entreprise Parc de l’île Melville Shawinigan inc. reçoit des subvention­s gouverneme­ntales, souligne à gros traits le PLQ.

Le second prévoit que le député fait « usage [des biens de l’État qui lui sont prêtés] pour des activités liées à l’exercice de sa charge ». Or, « Mme Tardif aurait transféré au Parc de l’île Melville des meubles qui se trouvaient au bureau de la précédente députée de Laviolette [Julie Boulet] et qui sont la propriété de l’Assemblée nationale », indique le Parti libéral du Québec.

« La Coalition avenir Québec a toujours crié haut et fort qu’en matière d’éthique c’était tolérance zéro. Aujourd’hui, nous invitons M. Legault à prendre acte de la situation et à poser les gestes qu’il juge nécessaire­s à la lumière de ces nouvelles informatio­ns », a affirmé M. Rousselle par voie de communiqué.

L’élu libéral Jean Rousselle a demandé à la commissair­e à l’éthique et à la déontologi­e d’ouvrir une enquête au sujet du cumul d’emplois de Marie-Louise Tardif. Celle-ci s’est exécutée.

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