4 décembre : décomplexé
Jusqu’à Noël, découvrez chaque jour un mot qui résume l’actualité de l’année et capte l’esprit du temps.
Le 19 mai dernier, plusieurs groupes identitaires convergent vers le postefrontière de Saint-Bernard-de-Lacolle afin de protester contre les demandeurs d’asile qui, depuis le début du printemps, affluent en grand nombre à la frontière entre le Québec et les États-Unis, pour ne pas subir les politiques radicales de Donald Trump.
Leur exil passe par le chemin Roxham, mais aussi devant la xénophobie et le racisme exprimés alors sans crainte sur la place publique au nom de la « protection des frontières ».
L’exemple présidentiel
Portée par La Meute, Storm Alliance, Atalante et consorts, l’intolérance s’est fait entendre cette année, sans complexe, alimentée par les colères et les frustrations propres au présent et surtout par ce nombre croissant de personnes en position d’autorité qui confèrent une étonnante légitimité à la haine de l’autre.
Un président américain qui traite des migrants de violeurs ou des femmes voilées prises en otage par des politiciens pour s’attirer la sympathie d’électeurs déboussolés, forcément, ça fait tomber les inhibitions…
Pour ces groupes, il n’est jamais question de racisme, mais plutôt de la jouissance d’un droit, d’une liberté d’expression pour porter la « parole du peuple ». Admettre des migrants aux frontières ou admettre son manque de solidarité semble devenir aujourd’hui tout aussi compliqué.