6 décembre : exaspération
L’acteur Bill Muray a dit que c’était comme dans les années 1960 pour mettre fin à la guerre du Vietnam.
Le 24 mars dernier à Washington, une vague humaine sans précédent a déferlé pour manifester contre les armes à feu. Il y a de la jeunesse dans les rangs et de la détermination dans l’air pour éradiquer la peur de mourir qui s’avive quotidiennement dans ce pays, particulièrement dans les milieux scolaires, comme à l’école Marjory Stoneman Douglas de Parkland en Floride où, un mois plus tôt, 14 étudiants et trois membres du personnel étaient tombés sous les balles d’un ancien élève âgé de 19 ans.
« Battez-vous pour vos vies ! » Le message lancé par les survivants de cette énième tuerie, à l’origine de ce mouvement, est clair. Il cible aussi l’ennemi à abattre : la National Rifle Association (NRA) et la complaisance des politiciens que ce puissant lobby des armes à feu s’achète en toute impunité depuis des années. Au mépris des 35 000 vies humaines qui s’envolent annuellement après un coup de feu.
Signe des temps: en novembre, la même NRA est placée dans la ligne de mire des urgentologues américains. Leur exaspération s’exprime alors par la diffusion sur les réseaux sociaux d’images d’interventions chirurgicales rendues nécessaires à cause des armes à feu. Pour que cesse le carnage.
La mobilisation est qualifiée d’historique, même si ses effets ne sont pas encore totalement perceptibles. Au 5 décembre, 325 tueries de masse ont été recensées aux États-Unis, soit presque une par jour et autant qu’en 2017, selon Gun Violence Archive.
Jusqu’à Noël, découvrez chaque jour un mot qui résume l’actualité de l’année et capte l’esprit du temps.