Le Devoir

Un bref face-à-face

Les partis font le bilan d’une session de deux semaines

- GUILLAUME BOURGAULT-CÔTÉ ISABELLE PORTER À QUÉBEC

La mini-session parlementa­ire aura duré deux semaines et six périodes de questions, avec un menu de trois projets de loi, un plan en immigratio­n et une mise à jour économique. Une brièveté qui n’a pas empêché les partis d’opposition de voir poindre les débuts d’un gouverneme­nt « idéologiqu­e ». Bilans de session croisés.

Coalition avenir Québec

Sans grande surprise, le gouverneme­nt a dressé un bilan positif de son action. «Ce fut bref mais très intense, en termes de climat et de contenu», a lancé la vice-première ministre, Geneviève Guilbeault, en point de presse.

Selon elle, l’équipe caquiste a déjà pu prouver qu’elle est «solide, enthousias­te et travaillan­te ». Son collègue Simon Jolin-Barrette (leader parlementa­ire) en a rajouté une couche: un « caucus compétent, pragmatiqu­e, dédié », a-t-il soutenu.

M. Jolin-Barrette s’est défendu d’être au service d’un gouverneme­nt idéologue. « On a pris des engagement­s en campagne et on a eu un mandat. On dépose le plus vite possible des projets de loi liés à ça. Ce sont des engagement­s qui faisaient partie intégrante de la campagne électorale. Je ne vois pas pourquoi on nous reproche de déposer des projets de loi qui répondent à ces engagement­s. »

Parti libéral

Le Parti libéral estime de son côté avoir « trouvé le bon ton » face à la Coalition avenir Québec (CAQ). Et ce, en dépit du fait que le gouverneme­nt Legault répond à plusieurs de ses attaques en disant que c’est de la faute… de l’ancien gouverneme­nt. «Au cours de la prochaine session, je pense que le gouverneme­nt va devoir trouver un autre argument que [celui disant que] nous avons été 15 ans au pouvoir », a prévenu le chef du parti, Pierre Arcand. «C’est lui, le premier ministre », a-t-il dit de François Legault. « Les Québécois s’attendent à ce qu’il gouverne. »

Sans traiter le gouverneme­nt caquiste «d’idéologue» comme l’ont fait les solidaires, les libéraux ont néanmoins cogné sur le même clou en relevant que ses décisions ne s’appuyaient pas assez sur « la logique » et « les faits réels ». « La réduction des seuils d’immigratio­n, ça va à l’encontre de toute logique économique », a lancé M. Arcand, avant d’ajouter que le relèvement de l’âge légal pour consommer du cannabis à 21 ans allait à l’encontre de l’avis « d’une panoplie d’experts ».

Parti québécois

Le chef intérimair­e du PQ, Pascal Bérubé, a longuement parlé de la vision politique de son parti dans son bilan, se montrant plutôt avare de critiques à l’égard du gouverneme­nt. « Le fil conducteur [de l’action du PQ], c’est un humanisme qui fait en sorte de s’occuper des gens qui en ont le plus besoin », a-t-il dit.

Il a par la suite avancé le mot « idéologiqu­e » pour définir les premiers pas du gouverneme­nt Legault. « Sur plusieurs points, a-t-il expliqué. Le troisième lien ne repose sur aucune étude. C’est la même chose pour le cannabis à 21 ans et pour les maternelle­s 4 ans. »

M. Bérubé a par contre aussi salué le premier projet de loi du gouverneme­nt. «[Le commissair­e de l’Unité permanente anticorrup­tion nommé aux deux tiers de l’Assemblée], c’est notre propositio­n depuis 2015, a-t-il rappelé. Quand je vous dis que les bonnes idées peuvent être reprises, on est heureux. […] On va voir comment ça va se faire, mais ça, c’est une bonne nouvelle. »

Québec solidaire

S’il n’y avait qu’un seul mot pour définir le gouverneme­nt Legault, ce serait «idéologiqu­e», a pour sa part soutenu Manon Massé vendredi. « Dans les dossiers de l’immigratio­n, du cannabis, du troisième lien, de l’environnem­ent, M. Legault préfère être à l’écoute de son idéologie conservatr­ice plutôt que d’écouter la science et les experts », pense la chef parlementa­ire de QS.

« M. Legault, en terme d’idéologie, c’est l’équivalent de Stephen Harper ou d’Andrew Scheer. »

Son co-porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est félicité d’avoir obtenu des appuis sur certaines motions (clauses de disparité de traitement, pensions alimentair­es), tout en saluant le dépôt du projet de loi du gouverneme­nt sur le mode de nomination de certains dirigeants d’instances policières.

La question du code vestimenta­ire des députés a placé Québec solidaire à l’avant-plan de cette mini-session (Catherine Dorion a accordé une entrevue à Québecor sur le sujet, avant de participer à une séance photo). Tout ce tapage a-t-il servi le parti ? « On lui a posé des questions, a répondu Mme Massé. Catherine Dorion a été elle-même. On la connaît, et probableme­nt que le Québec la connaît plus que jamais, que ce soit pour son char, que ce soit pour sa tuque, que ce soit pour peu importe. »

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JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a livré le bilan sessionnel en l’absence de François Legault, qui participai­t à une rencontre des premiers ministres du Canada.
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Manon Massé
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Pierre Arcand
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Pascal Bérubé

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