Projet international contre le plagiat
Une professeure de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Martine Peters, lance une vaste recherche contre le plagiat avec le concours de chercheurs de 30 universités du Québec, du Canada, des États-Unis et d’Europe. La professeure et son équipe du Groupe de recherche sur l’intégrité académique (GRIA) identifieront les stratégies de créacollage numérique (scrapbooking) de professeurs et d’étudiants, pour déterminer les plus efficaces.
Lors de 32 entrevues menées ces derniers mois sur la tricherie dans six universités, les professeurs interrogés ont été unanimes : « La grande majorité des étudiants sont de bonne foi, mais ne sont pas suffisamment formés pour éviter le plagiat. La seule chose qu’on peut faire, c’est mieux former nos étudiants. »
Le plagiat est même souvent involontaire, souligne Martine Peters. Des étudiants archivent mal leurs sources et copient par inadvertance — et sans attribution — des bouts de texte, des images ou des fichiers audio ou vidéo.
« Tout le monde sait que le plagiat est un problème phénoménal. Ce qui est nouveau, c’est que le milieu universitaire reconnaît le problème. Il y a une volonté que ça bouge », dit la professeure. Elle et ses collègues Julien Bureau et Sébastien Béland avancent des solutions possibles...
Enseigner des stratégies de
créacollage numérique (scrapbooking) pour diminuer les risques de plagiat involontaire. Enseigner les règles du droit
d’auteur dès le primaire. Exiger des étudiants des présentations orales démontrant leur compréhension de la matière (ceux qui plagient n’apprennent pas grand-chose). Instaurer des cours obligatoires de méthodologie dans tous les programmes universitaires (ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle). Former les professeurs et les chargés de cours, qui ont une grande responsabilité dans la réduction du plagiat.
Coordonner les dates de remise des travaux des cours d’un programme pour éviter une surcharge au même moment (le stress et le manque de temps favorisent le plagiat). Répartir la charge de travail des étudiants en plusieurs travaux de session, plutôt qu’un seul travail majeur en fin de session.