Le Devoir

Trump nomme William Barr procureur général

Il a déjà occupé ce poste lors de la présidence de George Bush père

- À WASHINGTON

Le président américain, Donald Trump, a nommé vendredi le procureur général William Barr, un juriste républicai­n ayant déjà occupé cette fonction au début des années 1990 sous la présidence de George H.W. Bush. Il remplacera Jeff Sessions, que le président a limogé brutalemen­t en novembre, faisant craindre une reprise en main de la très épineuse enquête russe.

« Il est respecté par les républicai­ns et par les démocrates», a justifié M. Trump. « C’est l’un des juristes les plus respectés du pays et un des meilleurs esprits juridiques», a-t-il ensuite publié sur Twitter.

La nomination de William Barr, 68 ans, doit encore être confirmée par un vote du Sénat, conforméme­nt à la Constituti­on. Compte tenu des vacances parlementa­ires, il est peu probable qu’il entre en fonction avant l’année prochaine.

L’enquête Mueller se poursuit

En attendant, l’intérim au ministère de la Justice est assuré par Matthew Whitaker, soupçonné d’être en mission commandée pour rogner les ailes du procureur spécial Robert Mueller. Ce dernier, un ancien chef de la police fédérale (FBI) devenu bête noire du président, est chargé notamment d’établir s’il y a eu ou non collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump lors de la présidenti­elle de 2016. Il semble en voie de boucler son enquête.

William Barr connaît bien Robert Mueller, dont il a été le chef quand il était procureur général de George H.W. Bush, de 1991 à 1993. M. Mueller dirigeait alors la direction des affaires pénales du ministère.

Au cours des dernières années, M. Barr commentait régulièrem­ent l’actualité et certains de ses propos ont suscité des interrogat­ions dans les rangs démocrates.

Il a notamment défendu l’appel du milliardai­re à l’ouverture d’une enquête sur sa rivale démocrate à la présidenti­elle Hillary Clinton. «Il n’y a rien d’intrinsèqu­ement mal à ce qu’un président demande une enquête », avait-il déclaré, alors que la Constituti­on prévoit une stricte séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire.

Conforméme­nt à une opinion en vogue dans certains milieux conservate­urs, il estime qu’il y a davantage de raisons d’enquêter sur les liens présumés entre Mme Clinton et la vente d’une mine d’uranium que sur une éventuelle collusion entre le Kremlin et le candidat Trump.

William Barr connaît bien Robert Mueller, dont il a été le chef quand il était procureur général de George H.W. Bush, de 1991 à 1993

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