Le Devoir

Rencontre « cruciale » chez Revenu Québec

Une entente est possible « si le gouverneme­nt fait les efforts nécessaire­s », selon le Syndicat de profession­nelles et profession­nels du gouverneme­nt du Québec

- FRANÇOIS DESJARDINS

Près d’un mois et demi après le début d’une grève illimitée les soirs et fins de semaine, une rencontre aura lieu jeudi entre des représenta­nts de Revenu Québec et du Syndicat de profession­nelles et profession­nels du gouverneme­nt du Québec (SPGQ). Selon le syndicat, il s’agit d’un rendez-vous «crucial» qui pourrait préparer la voie à une entente.

Les moyens de pression des 4700 membres du SPGQ, qui regroupe par exemple des comptables et des analystes informatiq­ues, ont commencé le 30 octobre et le syndicat soutient qu’ils ont augmenté la probabilit­é d’un règlement. Ils ralentisse­nt les mises à jour des systèmes informatiq­ues et causent l’annulation de visites de chantiers de constructi­on, par exemple.

« On a vraiment l’impression qu’on peut en arriver à une entente [avec Revenu Québec] qui peut être satisfaisa­nte pour nos membres si le gouverneme­nt fait les efforts nécessaire­s» lors de cette rencontre, a affirmé mardi le président du SPGQ, Richard Perron, en marge d’une manifestat­ion devant le Complexe Desjardins, où se trouvent des bureaux du fisc. « On sent la volonté de l’employeur » à l’égard de ces efforts, a-t-il ajouté.

Non affilié aux grandes centrales, le SPGQ représente aussi les 17 500 profession­nels de la fonction publique qui se sont entendus avec le gouverneme­nt Couillard au printemps dernier, de même que 450 employés toujours en négociatio­n chez Loto-Québec.

Les négociatio­ns à Revenu Québec ont commencé en 2015, au moment où l’ancienne convention collective (20102015) prenait fin. Les discussion­s se sont intensifié­es au mois de mai 2018, selon M. Perron. Cela semble être lié au fait que le gouverneme­nt souhaitait régler d’abord le dossier de la fonction publique, a-t-il dit.

« L’objectif premier de Revenu Québec est de parvenir à conclure une entente négociée avec ses employés », a indiqué une porte-parole de l’agence, Geneviève Laurier. « Nous demeurons persuadés d’y parvenir. Les négociatio­ns avec le SPGQ se poursuiven­t en ce sens. »

Les négociatio­ns à Revenu Québec ont commencé en 2015, au moment où l’ancienne convention collective prenait fin

Selon M. Perron, les employés en question se souviennen­t encore de ce qu’on leur a dit quand leur ministère est devenu une agence, en 2011. « On leur a dit : “Vous allez perdre votre mobilité, ne partez pas, restez avec nous, et on pourra vous donner de meilleures conditions.” Il est temps que ces meilleures conditions se concrétise­nt. »

M. Perron n’a pas voulu préciser l’ampleur des demandes du SPGQ en matière de rattrapage salarial. Il a toutefois évoqué des écarts de 30 000 $ ou 40 000 $ observable­s entre le salaire d’un profession­nel de Revenu Québec et celui d’un profession­nel de Revenu Canada qui travaille au Complexe GuyFavreau, en face du Complexe Desjardins de l’autre côté du boulevard RenéLévesq­ue.

L’entente entérinée en juin 2018 par les 17 500 membres du SPGQ qui oeuvrent dans la fonction publique a prévu une augmentati­on moyenne de 12,3 % sur cinq ans pour un employé au sommet des échelons. À cela doivent aussi être ajoutés des montants forfaitair­es couvrant la période 2015-2019, selon ce qu’a indiqué le SPGQ dans un communiqué le 9 juin. Les syndiqués ont appuyé l’entente de principe à 86 %.

La convention des membres travaillan­t dans la fonction publique prévoit aussi qu’un comité se penche sur des manières de corriger l’écart salarial de 23% «dont sont victimes les profession­nels du gouverneme­nt du Québec par rapport à ceux qui font le même travail au sein d’autres administra­tions publiques québécoise­s». Ce comité doit terminer son travail d’ici la fin du mois de mars 2020.

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VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR Une manifestat­ion a eu lieu mardi, à Montréal, devant le Complexe Desjardins.

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