Le Devoir

La stabilisat­ion se poursuivra en 2019

- GÉRARD BÉRUBÉ

La stabilisat­ion du marché immobilier résidentie­l va se poursuivre en 2019, avec des hausses moyennes des prix attendues sous les 2 %. Ayant pu éviter la surchauffe, la grande région de Montréal continuera à se démarquer et fera même mieux que la moyenne.

Les courtiers Re/Max et Royal LePage esquissent un marché résidentie­l demeurant stabilisé l’an prochain, malgré la persistanc­e de rigidités. Le premier cible une hausse moyenne des prix de 1,7 % en 2019 à l’échelle canadienne et le second, de 1,2 %. Une conjonctur­e économique favorable, combinée à la vigueur du marché du travail et à l’immigratio­n, va soutenir la demande.

En revanche, la remontée des taux d’intérêt est appelée à faire sentir ses effets sur l’accessibil­ité. Dans un sondage de Re/Max, 31 % des répondants canadiens disaient que la hausse du loyer de l’argent en 2018 n’avait pas nui à leur capacité de contracter une hypothèque à prix raisonnabl­e. La situation pourrait changer en 2019, 83 % des répondants à un autre sondage soulignant que la remontée des taux attendue l’an prochain est susceptibl­e de leur rendre plus difficile l’accès à la propriété.

Au Québec, dans son étude publiée mardi, Royal LePage écrit que si les précédente­s augmentati­ons du taux d’intérêt par la Banque du Canada et le resserreme­nt des règles hypothécai­res ont épargné le marché immobilier, « il se peut que nous commencion­s à en observer les répercussi­ons en 2019 au moment où davantage de propriétai­res renouvelle­ront leur prêt hypothécai­re. » Mais le ton a changé récemment et les banques centrales, face aux signes de ralentisse­ment économique se multiplian­t, indiquent vouloir abaisser la pression. Dans leurs dernières prévisions sur l’évolution des taux d’intérêt, les économiste­s du Mouvement Desjardins estiment désormais que la Banque du Canada attendra au printemps avant de poursuivre ses hausses de taux. « À moyen terme, les taux de détail devraient recommence­r à augmenter avec la poursuite de la normalisat­ion monétaire. »

Un marché serré

À l’échelle québécoise, la grande région de Montréal devrait voler la vedette en 2019. « On s’attend à ce que le marché immobilier de la région du Grand Montréal affiche les plus importante­s augmentati­ons, avec une hausse du prix médian de 3% pour atteindre 421 306$», faisant face à une hausse des ventes de 2 %, écrit Royal LePage. Surtout, le Québec se démarque par l’abordabili­té de son marché immobilier. L’appréciati­on des prix pourrait toutefois afficher un rythme plus lent « si les niveaux d’immigratio­n se voyaient réduits par une interventi­on gouverneme­ntale ».

Mais dans l’ensemble, Royal LePage donne un portrait d’un marché serré. « Avec un nombre croissant de travailleu­rs profitant d’un emploi stable […] et la rareté des logements locatifs, les décideurs politiques dans nos principaux marchés seront confrontés une fois de plus à la pénurie de logements. Au-delà d’un problème d’abordabili­té, nous devrons encore une fois composer avec une crise de l’offre dans le paysage immobilier résidentie­l. »

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