Le Devoir

Le syndicat conteste la constituti­onnalité de la loi spéciale

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Le syndicat représenta­nt les employés de Postes Canada conteste, devant les tribunaux, la constituti­onnalité de la loi adoptée il y a deux semaines par le gouverneme­nt libéral de Justin Trudeau pour mettre fin aux grèves tournantes.

Le Syndicat des travailleu­rs et travailleu­ses des postes (STTP) a annoncé mardi qu’il déposerait une contestati­on en Cour supérieure de l’Ontario. Le syndicat soutient que la loi spéciale enfreint le droit à la libre négociatio­n collective, «qui est pourtant garanti par la Charte canadienne des droits et libertés ».

Le gouverneme­nt a annoncé lundi qu’il nommait un médiateur chargé de dénouer l’impasse dans ce conflit de travail.

Le président national du STTP, Mike Palecek, a estimé mardi que « l’harmonie dans les relations de travail ne s’impose pas au moyen d’une loi ». L’avocat du syndicat a déclaré que la loi de retour au travail avait été adoptée alors que Postes Canada a créé « un faux état d’urgence, la présumée accumulati­on de colis » dans les centres de tri de la société d’État. Postes Canada a soutenu lundi que la livraison du courrier progressai­t bien, mais que les livraisons de colis étaient sporadique­s et que des retards sont prévus jusqu’en janvier en raison des grèves tournantes, qui ont pris fin le 27 novembre.

Le STTP avait obtenu gain de cause en Cour supérieure de l’Ontario, en 2016, dans sa contestati­on judiciaire de la loi de retour au travail adoptée cinq ans plus tôt par le précédent gouverneme­nt conservate­ur pour mettre un terme à un lockout à Postes Canada. Le gouverneme­nt libéral actuel soutient toutefois que la loi des conservate­urs dictait la façon dont un certain nombre de points en litige devaient être ensuite réglés. La loi spéciale adoptée il y a deux semaines impose une médiation pour tenter de dénouer l’impasse, suivie si nécessaire d’un processus d’arbitrage. Si aucune entente n’intervient après 90 jours, un règlement sera imposé par le gouverneme­nt — soit en suivant la recommanda­tion de l’arbitre, soit en choisissan­t l’offre finale de l’une des deux parties.

L’harmonie dans les relations de travail ne s’impose pas au moyen d’une loi MIKE PALECEK

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