Nouvelle acquisition pour le Cirque du Soleil
La compagnie met la main sur la société américaine de production théâtrale The Works Entertainment dans une optique de diversification
Le Cirque du Soleil poursuit sa diversification grâce à l’acquisition de The Works Entertainment, ce qui vient toutefois alourdir sa dette alors que certaines agences de notation avaient déjà soulevé des préoccupations.
Cette transaction d’environ 40 millions $US, selon des sources au fait du dossier, est financée grâce à une facilité de crédit de 120 millions $US qui provient de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) — l’un des actionnaires de l’entreprise — ainsi que du Fonds de solidarité FTQ.
Depuis 2012, The Works Entertainment crée, produit et présente des spectacles d’illusion et de magie comme The Illusionists et Now You See Me Live un peu partout à travers le monde.
«Nous voyons l’implication de la Caisse et du Fonds de solidarité FTQ comme un appui supplémentaire des gens du Québec », a expliqué le président et chef de la direction du Cirque, Daniel Lamarre, mercredi, au cours d’une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.
Toutefois, au cours de la dernière année, des agences de notation se sont questionnées sur le niveau d’endettement de l’entreprise. Standard & Poor’s avait notamment estimé en juin dernier que la troupe québécoise aurait contracté un emprunt de 95 millions $US pour boucler l’acquisition du producteur américain de spectacles familiaux VStar.
Puis, en décembre dernier, Moody’s a décoté la société établie à Montréal — ce qui fait grimper les coûts d’emprunt — en citant une sous-performance dans des domaines ciblés pour générer de la croissance.
« Nous estimons que la stratégie d’expansion largement financée par endettement de la société accroît la pression financière qui pèse sur les activités en plus de laisser une faible marge de manoeuvre pour résoudre des difficultés opérationnelles si elles se présentent », pouvait-on lire dans la note de l’agence américaine.
Interrogé à ce sujet, M. Lamarre a expliqué que le Cirque avait vérifié auprès des agences de notation et que la cote de crédit de la compagnie demeurait intacte dans la foulée de sa nouvelle prise aux États-Unis. « Il y a beaucoup d’éléments qui entrent en ligne de compte, a-t-il dit. Je pense que ce que nous démontrons avec VStar et le Blue Man Group [acheté en 2017], c’est que ces acquisitions rapportent. »
Dans une note publiée mercredi, Standard & Poor’s a confirmé que la cote de crédit de la troupe demeurait intacte, mais que ses perspectives demeuraient « négatives ».
Nouveau marché
À l’instar du Blue Man Group et de VStar, l’ajout de The Works Entertainment, qui présente également des spectacles de style cabaret, offre la possibilité à l’entreprise de présenter plus d’une production dans une même ville tout en convoitant une clientèle différente.
Par ailleurs, malgré l’annulation de sa participation à l’émission soulignant le Nouvel An chinois, la troupe devrait commencer à présenter un spectacle, plus tard cette année, dans la ville de Hangzhou — à environ deux heures de Shanghai. « C’est un nouveau marché, a dit M. Lamarre. C’est un défi de marketing. Nous sommes confiants. Pour une première visite en Chine, on va avoir vendu au-delà de 300 000 billets. »
Depuis 2015, le Cirque du Soleil est détenu à près de 60% par la société d’investissement américaine TPG Capital. La firme chinoise Fosun Capital Group possède une participation de 20 % et la Caisse de dépôt et placement du Québec, de 10 %.
Le fondateur de l’entreprise, Guy Laliberté, a conservé une part de 10 %.