Le Devoir

Coup de pouce aux premiers acheteurs |

La SCHL est mise à contributi­on pour faciliter l’accès à la propriété

- FRANÇOIS DESJARDINS À OTTAWA

Aux prises avec un marché immobilier qui lui donne encore du fil à retordre dans certaines régions, le gouverneme­nt Trudeau veut stimuler encore une fois la constructi­on de logements abordables tout en offrant un appui financier aux acheteurs d’une première propriété.

Par l’entremise de la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL), Ottawa va permettre à ces acheteurs de souscrire à un prêt hypothécai­re totalisant 10 % d’une nouvelle propriété ou 5 % d’une propriété existante afin d’augmenter la mise de fonds qu’ils avaient l’intention de faire. Ils n’auraient pas à effectuer des versements mensuels sur ce prêt additionne­l et pourraient rembourser le prêt seulement à la revente, mentionne le budget Morneau.

Du coup, l’accès à ce financemen­t supplément­aire «réduirait les versements mensuels nécessaire­s pour acheter une habitation », promet Ottawa. « Cela donnerait aux acheteurs d’une première habitation davantage de flexibilit­é pour l’achat d’une maison et la gestion de ses coûts permanents. »

La SCHL va fournir aux acheteurs admissible­s jusqu’à 1,25 milliard sur trois ans pour ce programme, auquel pourraient participer environ 100 000 premiers acheteurs, estime le gouverneme­nt Trudeau. Les règles prévoient toutefois que les ménages admissible­s devront avoir un revenu inférieur à 120 000 $ par année. De plus, « l’hypothèque assurée du participan­t et le montant de l’incitatif ne peuvent pas représente­r plus de quatre fois le revenu annuel du participan­t ».

Par exemple, pour une nouvelle résidence de 400 000 $, l’effet combiné d’une mise de fonds de 5 % et d’un prêt additionne­l de 10 % pourrait diminuer l’ensemble du prêt hypothécai­re requis. Dans le cas d’un prêt de 25 ans à 3,5 %, cela ferait passer le coût mensuel de 1973 $ à 1745 $.

Invité à dire si cela n’allait pas contribuer à faire grimper les prix de l’immobilier, et donc accroître encore davantage les difficulté­s d’accessibil­ité, le ministre des Finances a répondu que cela ne sera pas le cas et que les acheteurs vivent actuelleme­nt des problèmes réels. Le gouverneme­nt fédéral a mis en oeuvre un train de mesures au cours des dernières années afin de freiner la hausse rapide des prix dans certains marchés urbains, dont Toronto et Vancouver.

Ottawa propose aussi de faire passer de 25 000$ à 35 000$ le montant qu’un acheteur peut piger dans son REER en vertu du Régime d’accession à la propriété.

Selon l’Associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec (APCHQ), les mesures touchant le logement « auront un effet positif sur le dynamisme de l’industrie de l’habitation », qui compte pour 7 % du PIB canadien.

Logement abordable

En ce qui concerne le marché locatif, le programme de quatre ans lancé en 2017 afin de faciliter la constructi­on de logements sera prolongé jusqu’en 20272028. Ottawa espère ainsi voir l’apparition de 42 500 nouveaux logements un peu partout au pays.

Le programme consiste essentiell­ement à offrir des taux avantageux aux constructe­urs qui empruntent, ceux-ci devant toutefois se conformer à des critères d’abordabili­té et d’accessibil­ité avant d’entamer la constructi­on des logements. Le gouverneme­nt Trudeau croit que cela permettra aux constructe­urs d’avoir accès à du financemen­t totalisant 10 milliards. Pour Ottawa, il s’agira d’une dépense de 830 millions sur 19 ans, à compter de 2019-2020.

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